Annales des Mines (1907, série 10, volume 12) [Image 60]

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DANGERS PRÉSENTES PAR LES LAMPES DE SURETE

MUNIES DE RALLUMEURS A AMORCES FULMINANTES

travers les 2 toiles, tamis intérieur préalablement rougi; à la vitesse de 12 mètres, aucun passage sur 112 rallumages ; enfin, à la vitesse de 15 mètres, 1 passage sur 53 rallumages, la toile étant noire. Notons, en passant, que, contrairement à ce qu'on aurait pu penser à priori, l'accroissement de vitesse audessus de 2 mètres paraît diminuer le danger, au lieu de l'augmenter. Nous aurons à signaler plus loin un résultat du même ordre dans nos propres expériences : la vitesse du courant extérieur agit là en refoulant les gaz de l'explosion intérieure dans la lampe et atténue ainsi les chances de passage de la flamme à travers la toile.

« Le rallumeur à explosif par friction s'est montré de sûreté dans les conditions habituelles de la pratique; mais, lorsqu'on porte à une valeur suffisante l'un quelconque des facteurs : température de la toile, pression, vitesse du courant; il donne lieu à des traversées. » « Le rallumeur à phosphore s'est montré de sûreté dans toutes les conditions, même les plus excessives, dans les atmosphères purement grisouteuses. Avec les atmosphères poussiéreuses, il y a eu, avec la lampe sans cuirasse, 2 passages à travers la toile intérieure, le rallumage ayant été pratiqué avec toile rouge. Avec la lampe cuirassée, il n'y a eu de passage dans aucun cas. » « Les lampes usagées n'ont pas montré de différence par rapport aux lampes neuves. » L'arrêté ministériel du 19 août 1904, pris en Belgique à la suite de ces essais, n'a autorisé pour les lampes susceptibles d'être munies de rallumeurs que « les amorces en pâte de phosphore blanc collées sur une bande étroite •de toile paraffinée » ; les amorces fulminantes (rallumeurs à explosifs) y sont donc exclues, contrairement à ce qui a été admis en Allemagne, puis en France. Comme on le voit d'après cette brève analyse, la question du danger des particules d'explosifs projetées en nature et non brûlées hors des tamis n'a été envisagée par aucun des expérimentateurs, sans doute parce que, avant les essais de M. Morin, tout le monde admettait implicitement que les particules se détachant des pastilles d'explosif brûlaient forcément au contact de la flamme produite par la détonation des pastilles, et que, par suite, il n'y avait pas à s'occuper de ces particules autrement que pour l'accroissement de danger qu'elles peuvent produire dans « l'effet Marsaut », lorsque la lampe est rallumée au sein d'une atmosphère explosive. Tout autre est le danger révélé par les premiers essais de M. Morin, répétés par le service local des Mines ; il

Rallumeurs au phosphore blanc. — Il n'y a pas eu de passage à l'extérieur delà lampe, môme avec tamis intérieur préalablement rougi, dans aucun des 1.275 rallumages, effectués comme précédemment à des vitesses comprises entre 1 mètre et 15 mètres (345 essais avec un seul tamis sans cuirasse, 865 avec deux tamis sans cuirasse, 65 avec deux tamis et cuirasse') . Dans deux rallumages seulement avec double toile sans cuirasse, il y a eu passage à travers la toile intérieure, à la vitesse de 5 mètres, en atmosphère poussiéreuse, le tamis ayant été préalablement rougi. Quelques essais, en plus petit nombre, ont été faits dans des mélanges au repos, avec ou sans surpression de 2 mètres d'eau, la lampe étant munie d'un seul tamis sans cuirasse : il s'est produit, à la température de 30 à 40°, une traversée sur 59 essais avec les amorces fulminantes, et aucune sur 38 essais avec les rallumeurs au phosphore. Avec des surpressions nulles ou inférieures à 2 mètres d'eau et à la température ordinaire, on n'a pas eu de passages sur 27 allumages avec les amorces fulminantes. Les expérimentateurs concluent que :

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