Annales des Mines (1907, série 10, volume 12) [Image 9]

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ÉTUDE SUll L'INDUSTRIE DU FER

est celui qui fait le brassage ; enfin, le troisième, ou toqueur, s'occupe Je la chauffe. Les gueuses, après s'être réchauffées dans le cassin pendant la durée de l'opération précédente, sont poussées directement dans le laboratoire à l'aide d'une cuiller que le premier puddleur manmuvro par la porte y du cassin. Ceci fait, il recharge le cassin de nouvelles gueuses et peut se reposer, pendant que les matières entrent en fusion dans le laboratoire et que le deuxième puddleur commence le brassage. Il faut ajouter que le premier, après avoir chargé le laboratoire, fait une addition de battitures et de copeaux de ferrailles, en quantité toujours faible. La quantité de gueuses remises au chef puddleur est rigoureusement pesée, tandis qu'on ferme les yeux sur ce qu'il peut trouver de battitures et de ferrailles dans le voisinage du four et des laminoirs. Il cherche naturellement à s'en procurer le plus possible, car il est paj'é à la quantité de fer produit au sortir du laminoir. Dans ce cas de puddlage sec, par opposition au puddlage bouillant, le brassage, comme la fusion, ne dure qu'une vingtaine do minutes, après quoi le premier puddleur confectionne les loupes aussi rapidement que possible, en dix minutes environ. La durée du travail pour un ouvrier est de douze heures par jour avec repos par intervalles entre chaque charge; une équipe fait ainsi dix à onze charges. Les flammes perdues de quelques fours chauffent des chaudières verticales, mais la plupart sont munis de chaudières tubulaires. Les loupes passent sur chariot au marteau-pilon et de là au laminoir ; elles en sortent sous forme de barres plates constituant le fer brut. Dans les fours à souder, au nombre de huit, on traite deux genres de produits: d'une part, les paquets ; d'autre part, les blooms d'acier venant de Villerupt.

DANS LES ARDENNES FRANÇAISES

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Les paquets sont eux-mêmes de deux sortes :

1° Les paquets proprement dits, constitués par des lames de fer brut ; 2° Les ramasses, formées de déchets de .laminoirs, ayant déjà passé une fois au four à souder et constituant évidemment des fers de qualité supérieure aux paquets. Le four à souder est du même type que le four à puddler : les blooms d'acier reçoivent le coup de feu direct, les paquets et les ramasses sont placés vers le rampant. Les scories s'évacuent ii l'extrémité par un trou de coulée; elles sont vendues comme engrais; celles des fours à puddler sont plus recherchées, à cause de la plus grande quantité de phosphore. Produits fabriqués. — Ils sont de deux sortes : des tôles et des fers marchands. 1° Tôles. — La tôle est fabriquée au laminoir; à cet effet il existe doux trains : Le premier, ou petit laminoir, traite des bidons, c'està-dire des barres de fer plates précédemment laminées au gros train, et réchauffées dans un four dit four à bidons ; on y fait des tôles de 0" im ,5 à 1 millimètre. Le train est un duo, comprenant une cage ébaucheuse et deux cages finisseuses, et desservi par une machine à vapeur. La production normale par vingt-quatre heures est de 10 tonnes. Le second train est un duo actionné par une machine de 500 chevaux, avec un volant de 60 tonnes, et desservi par deux fours à souder et un four à bidons. Le train comprend d'abord un dégrossisseur au sortir duquel les ba rres laminées sont découpées en bidons ; les premiers de ceux-ci, encore suffisamment chauds, passent directement au laminoir à tôles ; les autres sont réchauffés au four à bidons susdit. Le train à tôles proprement dit comprend