Annales des Mines (1907, série 10, volume 12) [Image 10]

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ÉTUDE SUR L'INDUSTRIE DU FER DANS LES ARDENNES FRANÇAISES

une cage ébaucheuse et deux cages finisseuses, l'une de 120 et l'autre de 93. La production comptée à la sortie du laminoir est de 17 tonnes par vingt-quatre heures. Les tôles laminées sont classées en quatre catégories, suivant les opérations qu'elles subissent ultérieurement : 1° Les tôles livrées directement au commerce, caractérisées par une teinte rouge uniforme. 2° Les tôles recuites sur grilles, pendant un temps variable de plusieurs minutes à quelques heures selon les épaisseurs ; cette opération s'effectue dans des fours dits fours dormants, au nombre de trois ; les tôles sont posées sur le combustible en ignition. Ce sont les tôles fines qui subissent ce recuit ; elles sortent avec une belle teinte bleue uniforme. 3° Les tôles recuites en vases clos, dans des fours dormants fixes formés de six groupes de deux. Ces fours renferment chacun une grande cuve en fonte où l'on empile les tôles ; chaque cuve peut contenir 7 à 8 tonnes ; les parois sont léchées par les flammes qui vont de l'avant à l'arrière et gagnent la cheminée. Le recuit dure trois jours ; on laisse refroidir trois jours et on décharge le septième ; on charge et décharge un four chaque jour. 4° Les tôles recuites quarante-huit heures dans des fours dormants à caisses mobiles ; ces fours sont au nombre de deux, on les charge indifféremment par l'une ou l'autre extrémité en faisant rouler les caisses sur des galets sphériques, au moyen d'une pince à rochet. On passe par caisse 2 à 3 tonnes ; on y recuit les tôles fines qui, dans les fours précédents, risquent d'adhérer l'une à l'autre. Les tôles recuites en vases clos sont caractérisées par une teinte bleutée avec une jolie fleur dans le milieu. Les tôles sont découpées aux dimensions voulues à l'aide de cisailles ; celles-ci sont au nombre de deux.

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2° Fers marchands. — Les paquets, sortant des fours à souder, sont traités aù laminoir pour la fabrication des fers marchands. Il existe à cet usage 4 trains : 1° Un train de 500, passant 32 tonnes par vingt-quatre heures ; 2° Un train de 350, passant 32 tonnes par vingt-quatre heures; 3° Un train de 250, passant 24 tonnes par vingt-quatre heures ; 4° Un train de 230, passant 22 tonnes par vingt-quatre heures. Ces quatre trains sont des trios, comprenant chacun une cage dégrossisseuse et deux cages finisseuses dont l'une sert à spater le fer, c'est-à-dire le polir. Les trains de 500 et 350 sont desservis par deux fours à souder et actionnés -par une machine monocylindrique (1.000 X 1.000). Une machine semblable actionne lès trains de 250 et 230 ; ceux-ci sont desservis chacun par deux fours à souder. A signaler, en outre, une cisaille par train et une grosse scie à vapeur. Personnel employé. — L'usine occupe 700 à 750 ouvriers, travaillant à deux postes par vingt-quatre heures. Un train comprend comme personnel 1 lamineur, 2 dégrossisseurs, 2 rattrapeurs et 3 crocheteurs. Un four est desservi par 4 hommes : 1 chauffeur et 3 aides. L'usine est gérée par la « Société anonyme des Hauts Fourneaux et Forges de Villerupt-Laval-Dieu ». SOCIÉTÉ DES FORGES DE VIREUX-MOLHAIN.

Ce sont les forges les plus importantes des Ardennes ; elles se trouvent situées sur la rive gauche de la Meuse, Tome XII, 1907.

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