Annales des Mines (1907, série 10, volume 11) [Image 334]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

■660

NOTE

SUR LE MINERAI DE FER SILURIEN

rapprochées de la Normandie et, par suite, celles pour qui son minerai peut être le plus avantageux. Le minerai de la Ferrière, presque aussi riche que celui de Saint-Rémy, de qualité physique équivalente, arrive à Denain grevé, pour le transport, de Ofr. 50 en plus. Comme son prix de revient est déjà supérieur de 1 franc à celui de Saint-Rémy, la marge du bénéfice possible pour la vente du minerai de Saint-Rémy dans le Nord aux usines qui produisent elles-mêmes leur minerai est de 1 fr. 50, c'est-à-dire qu'elle est bien inférieure au bénéfice moyen réalisé par l'exportation. D'ailleurs, les usines du Nord, qui ont fait àgrandsfrais les installations de l'Orne, sont portées naturellement à développer aussi vite et aussi complètement que possible la production de ces mines nouvelles sans chercher à s'approvisionner dans d'autres mines de la région. Le 'carbonate calciné de laFerrière est expédié àDenain par la gare de Saint-Bomer, celui d'Halouze à Isbergues : par la gare du Chatellier. L'itinéraire est par Argentan, Mézidon et Rouen. Le prix du transport est actuellement de 7 fr. 65 de Saint-Bomer à Denain et de 7 fr. 80 du Chatellier à Isbergues ; mais il existe un tarif spécial commun (n° 113, chap. 10) pour les expéditions par wagons de 40 tonnes à fournir par les intéressés ; il décroit quand le tonnage total par expédition augmente, jusqu'à un maximumde640 tonnes déminerai en 16 wagons de 40 tonnes. Quand les wagons de 40 tonnes auront été mis en service, le prix du transport sera ramené à 5 fr. 40 de Saint-Bomer à Denain et 5 fr. 55 du Chatellier à Isbergues. La tonne de minerai de la Ferrière revient donc actuellement, aux usines de Denain, à 6 fr. -f- 7 fr. 65 -\O fr. 50 de transport intérieur et déchargement, soit 14 fr. 15. Quand le nouveau tarif pourra être appliqué, ce prix s'abaissera à 11 fr. 90. Les prix d'Isbergues sont supérieurs deO fr. 15 : 14 fr. 30 et 12 fr. 05.

661

DE BASSE-NORMANDIE

Par tonne de fonte Thomas, contenant 930 kilogrammes de fer, le prix du minerai normand employé seul est indiqué par le tableau suivant : Teneur p. 100.

Denain Isbergues.

50 52 , 50 ! 52

Tarif actuellement appliqué.

Tarif par wagons de 40 tonnes.

26,30 25,30 26,60 25,60

22,10 21,25 22,40 21,55

Un avenir assuré parait attendre le minerai normand dans le Nord. Les fontes phosphoreuses s'y fabriquent de plus en plus. Elles entrent pour plus des 4/5 dans la production des usines de Denain et d'Anzin, qui est de 200.000 tonnes environ. A Isbergues, où l'on ne faisait précédemment que de la fonte Bessemer, on a commencé en 1906 à fabriquer la fonte Thomas, qui figure déjà pour plus du quart dans la production totale de fonte de 95.000 tonnes. Les aciéries du Nord et de l'Est ne font pas encore de fonte dans le Nord, mais elles devront utiliser dans les hauts fourneaux projetés leurs minerais phosphoreux riches de Lorraine. Dans les autres établissements métallurgiques de la région, qui fabriquent ensemble environ 120.000 tonnes de fonte, on ne fond guère que des minerais lorrains ou luxembourgeois, c'est-à-dire phosphoreux. Pour cette fabrication prédominante de fonte phosphoreuse, il est fait usage avant, tout du minerai lorrain. C'est lui qui doit alimenter les installations nouvelles déjà faites ou à faire. Les minerais étrangers consommés dans le Nord sont soit les minerais espagnols, d'un prix très élevé et réservés pour cela, comme en Angleterre et en Allemagne, à la fabrication des fontes pures, soit les minerais suédois, également très chers, difficiles à fondre et introduits en France en très petite quantité. Le minerai lorrain est donc presque seul compétiteur Tome XI, 1907.

"