Annales des Mines (1907, série 10, volume 11) [Image 316]

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NOTE SUR LE MINERAI DE FER SILURIEN DE BASSE-NORMANDIE

deux plis sont connus ; des failles ont supprimé les bords. Nord et font buter les grès de May ou le Silurien supérieur contre le granité ou les phyllades. La couche de minerai se trouve, sauf quelques exceptions locales, au contact du grès armoricain. Elle a été exploitée autrefois en plusieurs points ; son passage est. jalonné par les lignes régulières des anciennes fouilles. Les travaux récents l'ont reconnue dans la branche de la Ferrière et Halouze, d'une extrémité à l'autre, et dansl'autre branche aux environs de Mortain et de Bourberouge. Les affleurements de la première branche commencent au Mont-en-Gérome, où plusieurs fouilles de quelques mètres de profondeur sont tombées sur la couche. Son pendage est là de 25° à 35° au Nord-Est ; sa puissance augmente quand on la suit du Sud au Nord et passe de l m ,20 à 2 m ,50. En approchant de la Ferrière-aux-Étangs,. l'épaisseur de 2 m ,50 devient à peu près constante, réduite ou augmentée seulement par places par des bombements ou descentes du toit et du mur. Le pendage s'accentue et est voisin de 45°. La couche est jusqu'ici entièrement carbonatée. Après le village de la Ferrière, l'affleurement silurien s'interrompt brusquement sur plus de 1 kilomètre ; puis on retrouve deux lambeaux de grès armoricain, avec la couche de fer qui est là hématisée, à la Fonte et à la Bocagerie, des deux côtés de la rivière de la Varenne. L'affleurement régulier reprend dans la forêt d'Halouze sur près de 4 kilomètres. La couche de fer . y est presque verticale, avec un pendage plutôt inverse, vers le Sud-Ouest. Sa puissance dépasse 4 mètres; elle est en partie hématisée, mais contient aussi du carbonate, surtout en profondeur. L'affleurement se termine dans le bois de Larchamp, où l'épaisseur de la couche redescend à 2 m ,50, tandis que son pendage,. régulier, est de 45° au Nord-Est.

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Dans la forêt de Bourberouge, les fouilles exécutées ont reconnu par endroits une couche hématisée de l m ,50 à 2 mètres d'épaisseur avec des pendages de 30° à 50° ; il en a été de même dans la concession de Mortain, au Nord-Ouest de cette ville. IL DÉVELOPPEMENT DES TRAVAUX DE RECHERCHES ET D'EXPLOITATION.

Les affleurements du minerai silurien ont été reconnus depuis bien longtemps et les parties hématisées ont été exploitées en minières pendant les siècles derniers. L'hématite concourait, avec la limonite rencontrée çà et là en poches superficielles, à alimenter les nombreuses forges de la région. Les travaux anciens se remarquent notamment à Saint-Rémy, où les excavations sont connues sous le nom de Fosses d'Enfer, à la Ferrière-du-Val près d'Ondefontaine, à la Ferrière-aux-Étangs, tout le long de l'affleurement, dans la forêt d'Halouze, en quelques points de la forêt de la Motte, enfin dans la forêt de Bourberouge et aux environs du Neufbourg, près Mortain. Ce sont ces vieilles minières qui ont servi de guide au début pour les travaux ayant provoqué les concessions instituées sur le gisement. La concession de Saint-Rémy fut la première en date, en 1875; la Société qui l'exploite obtint, en 1884, laconcession d'Halouze; pour les autres régions de travaux anciens, il y eut peut-être confusion entre le gisement silurien et les poches superficielles, et on n'y entreprit pas alors de recherches. Une dizaine d'années plus tard, après les travaux de M. Le Cornu, qui établirent l'allure des couches siluriennes, et servirent de guide pour la recherche du minerai ordovi-