Annales des Mines (1907, série 10, volume 11) [Image 205]

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MISSION

GÉOLOGIQUE ET MINIÈRE

DU

D. Pouvoir calorifique du charbon. ■— Le procédé Berthier, qui est le seul auquel j'ai pu recourir, n'a, connue on le sait, qu 'une valeur très relative. — Je crois cependant que le classement industriel ne serait pas éloigné de celui qu'indique ce procédé dont je résume ci-dessous les résultats : Briquettes de Hongay Charbon de Tou-Tza Charbon d'Eul-Kai Charbon de Sine-Si-Keuou Charbon japonais Miike. . Charbon de Ni-Ou-Ke (échantillon choisi) Lignite de Pou-Tchao-Pa.

à 6 p. 100 de cendres 8 — 14 — 12 — 14 — 4 6

— —

6.700 calories 6.K00 — 6.200 — 6.000 — S. 800 — 5.300 3.600

— —

J'ai fait des essais industriels dans une chaudière Field des ateliers des chemins de fer de l'Indo-Chine, à PhuLang-Thuong. — Ils ont établi l'infériorité complète des lignites de Pou-Tchao-Pa et la supériorité des briquettes de Hongay et du charbon japonais de Miike. — Les houilles du Yunnan m'ont toutes donné des résultats médiocres que j'ai attribués à l'état menu du charbon. E. État physique du charbon. — La friabilité des charbons est un grave défaut. Or, sauf le cas, resté exceptionnel, de la mine de charbon de Sine-Si-Keuou (région de Tou-Tza- Mi-Leu), qui est très éloignée du chemin de fer, toutes les mines de houille que M. Counillon et moi avons vues donnent du charbon menu. On peut être tenté d'attribuer le manque de solidité des charbons du Yunnan à une action superficielle de désagrégation qui se manifesterait tout naturellement dans les mines encore peu profondes ; il est possible, en effet, que cette cause entre en jeu. Ce serait le cas précisément des mines de charbon du Se-Tchouen, visitées par M. l'ingénieur Duclos; mais il est possible également — et j'ajouterai : il me parait assez probable, d'après

YUNNAN

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MÉRIDIONAL

l'exemple que j'ai sous les yeux des mines de charbon du Tonkin — que la friabilité soit une conséquence de certaines conditions géologiques générales, auquel cas elle persisterait ou ne s'atténuerait que faiblement, même dans une exploitation profonde. L'expérience seule permettra de décider ce qu'il en est. Un essai pourrait être facilement poursuivi dans ce but à Hai-Kéou, oii la presque horizontalité des couches permettrait de s'éloigner rapidement de la ligne d'affleurements. — La couche de Hai-Kéou est intéressante, au moins pour la fourniture du charbon au chemin de fer, puisque, sans les frais toujours assez coûteux de l'établissement d'une voie ferrée spéciale, elle permet d'amener par voie d'eau le charbon jusqu'au chemin de fer avec un prix de transport relativement faible que nous avons évalué plus haut à 1 fr. 50 par tonne. IV.

AVENIR INDUSTRIEL DU

DES

MINES

DE HOUILLU

YUNNAN.

Le charbon du Yunnan trouvera son emploi au Yunnan même, pour la chauffe des locomotives; on l'utilisera aussi sans doute pour le même usage au Tonkin, où il fera une certaine concurrence à la briquette de Hongay. — U est possible qu'il puisse venir remplacer le charbon japonais dit Miike employé en mélange avec le menu maigre de Hongay dans la fabrication des briquettes; mais ceci reste, à mon avis, douteux, à cause du prix modéré auquel ce charbon Miike est acquis par la Société de Hongay. — Tous ces débouchés sont assez limités. — La production des mines de charbon du Yunnan ne prendrait, semble-t-il, un véritable essor que du jour où elle serait en mesure de concurrencer d'une façon active les charbons japonais et australiens sur le grand marché de Hong-Kong, dont la consommation annuelle atteint