Annales des Mines (1907, série 10, volume 11) [Image 204]

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MISSION GÉOLOGIQUE ET MINIÈRE

donne un résultat non conforme à la règle donnée plus haut; c'est une houille demi-grasse. L'échantillon SinKay n° 1, obéissant à la règle, est une houille flambante: En sus des analyses précitées de charbon (quart de gras et demi-gras) du Yunnan, dont les deux premiers so rapportent au Carbonifère et le troisième au Trias, le Mémoire de M. Monod indique, pour le Konei-Tchéou, des analyses que je n'ai pas reproduites, mais qui décèlent à la fois des charbons maigres (5 à 8 p. 100 de matières volatiles) et des charbons quart de gras et demigras (12 à 17 p. 100 de matières volatiles). L'âge de ces couches n'est pas indiqué. Le charbon, d'âge triasique, de la région Tou-Tza, Mi-Leu, a des teneurs en matières volatiles très variables, de 12 à 33 p. 100. — En général, le coke obtenu au laboratoire par la distillation du charbon de cette provenance s'est montré solide et dense et serait très bon, comme je l'ai dit déjà, pour la métallurgie. Les charbons de Peu-Kiao et Sine-Si-Keuou ont seuls donné du coke boursouflé, ce qui correspond à leur teneur plus forte en matières volatiles. — Je note ici que le charbon flambant de Ni-Ou-Ke donne un coke léger et assez friable. Les charbons de l'âge carbonifère sont demi-gras ou gras. — Ils donnent des cokes solides et denses. Parmi tous les gisements qui sont situés à proximité du chemin de fer, celui de Ni-Ou-Ke est le seul qui fournisse du charbon ayant une proportion de matières volatiles suffisamment élevée pour pouvoir être mélangé éventuellement au menu maigre de Hongay en vue de la fabrication des briquettes qui utilise actuellement le charbon japonais. Au contraire, le charbon demi-gras de l'âge carbonifère serait,. toutes choses égales d'ailleurs, préférable, je pense, comme charbon de chaudière, au charbon de NiOn-Ke, qui est, pour cet usage, trop flambant.

401 G. Teneur en cendres. — La plus ou moins grande proportion de cendres a, comme on le sait, une importance capitale au point de vue de l'utilisation industrielle des charbons. 11 eût fallu, pour l'apprécier dans des conditions pratiques et probantes, faire des prises d'essai méthodiques au chantier. Or, dans les mines chinoises, le chantier est presque toujours sali; je ne pouvais songer à le faire dégager. — Je dois dire, en effet, que je suis toujours entré dans les mines du Yunnan, pour ainsi dire, par surprise, en distribuant quelques piastres aux mineurs. Cependant, à Eul-Kai, j'ai pu procéder à une prise d'essai du haut en bas d'un chantier; les résultats en sont consignés ci-dessus. Ils montrent que la couche d'Eul-Kai essayée présente une teneur constante en cendres de 14 p. 100 environ. Les analyses faites sur les échantillons moyens rapportés de Tong-Hai et d'Eul-Long-Si-Chou indiquent 24 et 28 p. 100 de cendres. Ces chiffres élevés tiennent, à mon avis, surtout à des procédés d'exploitation défectueux. — Un échantillon choisi de charbon d'Eul-Long-Si-Chou a donné 11p. 103 de cendres. Dans presque toutes les mines du Yunnan, on transforme le charbon menu en coke en le mélangeant avec 1/3 d'argile et l'agglomérant en briquettes que l'on calcine sur une aire. — On conçoit que, dans ces conditions, les Chinois n'ont aucun intérêt à extraire du charbon propre. DU YUNNAN MÉRIDIONAL

Pour Ni-Ou-Ke, nous avons une teneur de 4 p. 100 de cadres seulement, pour un échantillon choisi, et de 17 p. 100 pour le tout-venant. — La proportion de cendres qui résulterait d'une exploitation faite à l'européenne serait sûrement intermédiaire entre ces deux chiffres. — Je rappelle que la couche est barrée de petits ,j ancs de marnes; l'état même du charbon est défavorable u un bon triage. Tome XI, 1907.

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