Annales des Mines (1907, série 10, volume 11) [Image 130]

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EXTRAIT D'UNE ENQUÊTE SUR LES MÈCHES DE SURETE

EXTRAIT D'UNE ENQUÊTE SUR LES

MÈCHES DE SURETE

A la suite de divers accidents qui avaient été attribués à une combustion trop rapide des mèches de sûreté, M. le Ministre des Travaux publics a invité les divers Services d'Ingénieurs des Mines à procéder à une enquête sur l'emploi de ces mèches. M. le Ministre a pensé qu'il serait opportun de condenser dans les Annales des Mines les faits les plus intéressants que cette enquête a révélés et qui avaient été présentés au Conseil général des Mines dans un rapport de M. l'Inspecteur général Aguillon : tel est l'objet de la présente note. Provenance des mèches employées en France. — Toutes les mèches employées en France sont fabriquées dans notre pays. Elles proviennent des quatre usines suivantes : Davey, Smith, Bickford et Cie , à Rouen ; Kinsmen et C'% à Seyssel (Ain) ; Société générale pour la fabrication de la dynamite, à la Rachée (Seine-et-Oise) ; Rosier-Vernay (actuellement Vernay fils aîné), aux Roches-de-Condrieu (Isère) . Les deux premières de ces usines ont une importance relativement plus considérable. L'ensemble de la fabrication française est évalué par an à 28 millions de mètres (2.800.000 rouleaux de

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10 mètres), dont 20 millions environ doivent être consommés dans la métropole, le restant étant expédié en Algérie et dans les colonies. Quelques ingénieurs avaient indiqué que des mèches proviendraient des entreprises suivantes : Société anomjme d'explosifs et de produits chimiques ; Société française des poudres de sûreté ; Berges, Corbin et 0". Cette indication résulte d'une confusion. Ces trois sociétés fabriquent exclusivement des explosifs ; mais, avec leurs explosifs, elles livrent aux exploitants qui le leur demandent non seulement des détonateurs qu'elles ne fabriquent pas davantage, mais aussi des mèches qu'elles se procurent dans l'une des quatre usines précitées. On ne s'explique pas que des exploitants tant soit peu importants ne s'adressent pas directement aux fabricants ; ils seraient ainsi plus à même de vérifier et de contrôler les produits par eux employés. Les petits exploitants de carrières ou ceux qui se laissent surprendre dans le renouvellement de leurs approvisionnements achètent des mèches chez des détaillants locaux, épiciers et débitants de tabacs, qui livrent le plus souvent, dit le Service de Bordeaux, des mèches de mauvaise qualité présentant des altérations paraissant dues à leur long séjour en magasin, sans que d'ailleurs le Service ait précisé la nature de ces altérations. Diverses sortes de mèches. — D'où qu'elles proviennent, les mèches appartiennent à diverses catégories qui ont entre elles les plus grandes analogies, qu'elles soient fabriquées en France ou à l'étranger ; à quelques menus détails près, le mode de fabrication semble être d'ailleurs partout le même. On le rappelle sommairement. La poudre, qui doit former l'âme, est entraînée du petit entonnoir qui la contient, à raison de 5 gr ,5 à 5gr ,8