Annales des Mines (1907, série 10, volume 11) [Image 107]

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LES CHEMINS DE FER AMÉRICAINS

les sections 5 à 14, lorsque leur approvisionnement s'épuise. Enfin, les sections 15 à 22 trouvent place sur le quai découvert. Chaque section fonctionne comme un magasin indépendant : elle est confiée à un garde-magasin ayant à sa disposition des aides pour la manutention des pièces. Le garde-magasin enregistre les livraisons effectuées par sa section, et en rend compte, par un rapport journalier, au garde-magasin général, en signalant les approvisionnements qui lui sont nécessaires pour reconstituer sa réserve. Toutes les sections possèdent des appareils téléphoniques reliés à un poste central placé dans le bureau du garde-magasin général ; à ce poste central aboutissent, d'autre part, les lignes des postes téléphoniques situés dans les différents ateliers. A chacun de ces postes téléphoniques est affiché le tableau reproduit plus haut, indiquant la classification des sections des magasins généraux : lorsque le contremaître d'un atelier (ou même simplement l'ouvrier chargé d'une machine-outil importante) a besoin d'une pièce, il demande au poste central la communication téléphonique avec la section voulue des magasins, et fait directement sa demande par téléphone au garde-magasin de ladite section. Celui-ci établit une fiche où il indique le nom du destinataire (atelier, contremaître, machine-outil) et l'heure de réception de la demande téléphonique ; il confie cette fiche, avec la pièce, à un gamin (ou à un manœuvre, s'il s'agit d'une pièce lourde), qui va effectuer la livraison à l'endroit indiqué; le destinataire émarge la fiche (en y indiquant l'heure de la réception de la pièce) et la retourne au garde-magasin par l'intermédiaire du même gamin. Grâce à cette organisation, on arrive d'abord à effectuer les livraisons rapidement, et surtout on évite que les ouvriers abandonnent leur atelier pour venir eux-

MATÉRIEL ET TRACTION - 207 mêmes au magasin chercher les pièces dont ils ont besoin. En fait, le temps qui s'écoule entre la demande téléphonique et la livraison à l'endroit voulu est compris entre cinq et dix minutes pour la plupart des pièces, et ne dépasse pas quinze minutes pour les pièces lourdes et encombrantes des sections 17 à 22. Un autre avantage du système résulte de la spécialisation du personnel ; le garde-magasin de chaque section peut facilement se rendre compte des besoins du département qu'il dessert : les observations que lui font les contremaîtres et ouvriers auxquels il livre ses approvisionnements lui permettent d'étudier les modifications qu'il convient d'apporter à ces pièces ; il peut ainsi réclamer ces modifications au garde-magasin général en connaissance de cause, tandis que le service de ce dernier est trop vaste pour qu'il puisse étudier en détail les améliorations que réclament les diverses classes d'approvisionnements. La méthode que nous venons de décrire est parfaitement adaptée aux ateliers de Moline, dont l'organisation est simple, puisqu'ils n'effectuent actuellement que la réparation des locomotives (les magasins générauxont, de plus, à assurer le ravitaillement des divers magasins répartis sur toute l'étendue du réseau). Mais son application présenterait des inconvénients dans des ateliers plus complexes, assurant, en outre, la construction des voitures et wagons. Il devient alors particulièrement intéressant d'éviter des manutentions inutiles en livrant directement aux ateliers d'utilisation les pièces produites par les ateliers d'élaboration, sans les faire passer par les magasins généraux. Nous indiquerons la façon dont ce dernier problème a été résolu hAngus. A la forge et à la fonderie se trouvent des comptables placés sous les ordres du garde-magasin général ; ces comptables enregistrent sur place l'entrée des matières premières et la sortie des pièces manufacTome XI, 1907.

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