Annales des Mines (1907, série 10, volume 11) [Image 8]

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NOTICE GÉOLOGIQUE ET MINIÈRE

Par raison d'économie, nous avons acheminé la majeure partie de nos porteurs, accompagnés de deux Européens, MM. Leturc et Vieira, directement à Kakamoéka, pendant que M. Gui guet et moi, suivis de nos meilleurs porteurs, commencions notre expédition par le littoral, vers le port de Concoati,à 100 kilomètres environ au Nord de Loango. Nous revenions ensuite au poste de Kouilou, à l'embouchure du fleuve de même nom, que nous remontions en chaloupe à vapeur pour faire notre jonction avec MM. Leturc et Vieira. Le 6 Août, l'expédition quittait Kakamoéka pour aller explorer la rivière Mandji, affluent du Niari, et le cours de la Loubomo, autre affluent supérieur, dans le bassin desquels on avait signalé à M. Guiguet des gîtes de cuivre importants. Après examende ces diverses localités, dont on trouvera la description plus loin, nous avons gagné la route des caravanes en traversant longitudinalement la forêt tropicale dite du Mayumbe, ce qui nous a pris un temps assez long, attendu qu'il a fallu nous frayer péniblement un chemin dans la forêt vierge. Les villages indigènes sur lesquels nous comptions pour ravitailler nos porteurs ayant été détruits par la maladie du sommeil, tous les chemins indigènes, envahis par une végétation luxuriante, avaient complètement disparu. Nous n'avons rejoint la route des caravanes que le 19 Août. Après avoir pris deux jours de repos àLoudima, poste important situé à l'embouchure de la rivière de même nom. et munis de renseignements sur l'itinéraire à suivre, qui nous ont été donnés obligeamment par M. de Kerkaozel, Chef d'exploration résidant à Loudima, nous prenions, vers le Sud, une route non explorée jusqu'ici, qui traverse un certain nombre des permis de recherches pour cuivre que nous avons examinés pendant la traversée de cette région. Remontant ensuite la vallée de la Loemba, nous arri-

SDR LE BASSIN CUPRIFÈRE DU KOUILOII-NIARI

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vions, le 26 Août, aux mines de M'Boko Songo, où nous séjournions trois jours pour examiner en détail ces gisements, qui ont été activement exploités par les indigènes. Le retour de M'Boko Songo à la route des caravanes •nous a demandé trois jours de. marche pénible ; ce n'est que le 1 er Septembre que nous avons atteint la Mission de Bouenza, où nous attendait une réception hospitalière. Nous en sommes repartis, après avoir fait reposer et ravitailler nos porteurs, le 3 Septembre. Le chemin, désormais plus facile et mieux frayé, nous permettait d'accroître la longueur des étapes sans danger de trop grandes fatigues. Le 5 Septembre, nous croisions la Mission de mon collègue M. Bel au poste de Comba, et, le même soir, notre expédition couchait aux mines de Mindouli, que nous quittions le 7 Septembre après avoir visité en détail ces gisements, les seuls qui aient été jusqu'à présent l'objet de travaux de recherches suivis. Arrivée à Brazzaville, le 11 Septembre 1906. La carte d'ensemble représentée à la fig. 1 de la Pl. I, sur laquelle j'ai reporté, à l'échelle de 1/1.250.000, l'itinéraire que je viens de résumer, indique, comme parcours total, une distance d'environ 650 kilomètres. Ce résultat favorable est dû, je le répète, d'une part, à la bonne préparation du voyage, et ensuite à la saison sèche dont nous avons pu profiter, qui nous a permis de franchir sans trop de peine les innombrables « marigots » (marécages) qu'on rencontre sur les vagues sentiers tracés à travers la brousse par les indigènes et par les animaux sauvages, sentiers qu'on décore, au Congo, du nom de chemins.