Annales des Mines (1906, série 10, volume 10) [Image 280]

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calcaires marneux et de marnes. La coloration des assises varie aussi, du gris au bleu, au jaune et au blanc, sans qu'on puisse assigner, sur une certaine étendue, une coloration déterminée à un banc déterminé. Des bancs de silex, des couches de lignite ont pu être rencontrés qui n'ont aucune étendue ou continuité les faisant passer d'un sondage à un autre. A quelques mètres de distance, dans les travaux en couche d'Avéjan, on a trouvé une couche de lignite qui, en un point, avait 45 centimètres d'épaisseur, en l'autre quelques millimètres, disparaissait ensuite pour faire place, à la même hauteur stratigraphique et sous un même toit de calcaire, à des marnes sans traces charbonneuses. Il faut donc se contenter de ceci : tous les sondages ont abouti dans la formation marno-calcaire de l'Infratongrien inférieur, et ils paraissent n'avoir pas quitté cet étage. Dans l'étude des concessions d'asphalte qui ont été l'objet d'exploitation, nous avons aussi indiqué combien la variation de la minéralisation pouvait être grande dans une même couche, des appauvrissements ou même des parties entièrement stériles bordant des zones très riches. Les travaux d'Avéjan ont montré que cette variation dans la minéralisation pouvait aussi affecter la zone des nouveaux travaux, puisque, dans les travaux de la Société du Centre et dans ceux du Val de Travers, la même couche B variait considérablement d'épaisseur. Le fait de variations très sensibles soit dans l'épaisseur, soit dans la richesse de la minéralisation, ne sera pas un argument pour la nonassimilation de bancs asphaltiques à une même couche. Il semble alors que la méthode la plus naturelle qui se présente pour étudier l'asphalte tertiaire du bassin de Saint-Jean soit la suivante : prendre une couche connue et chercher à la suivre en profondeur dans différentes directions pour voir si les couches dont on ne connaît que des points passent plus ou moins près de la position pré-

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sumée de la couche-type à cet endroit. Nous mettrons aussi à contribution le fait reconnu des deux systèmes de cassures à peu près rectangulaires, dont l'un, très sensiblement suivant la direction des bancs tertiaires, a été reconnu, soit dans la mine de Saint-Jean-de-Maruéjols, soit dans les travaux d'Avéjan, et ne modifie pas sérieusement la pente générale ; ce système, parallèle aux bancs, ne provoque que des rejets de faible amplitude; l'autre a une importance plus grande et fait descendre progressivement les couches vers l'Ouest. La première question qu'on doit se poser est celle de savoir si l'on a une ou plusieurs couches asphaltiques : on connaît au Sud d'Avéjan, par les travaux du Val de Travers, l'existence de deux couches séparées par un intervalle stérile de 10 mètres environ. La couche du toit, pauvre au puits A, s'enrichit dans les travaux du puits B au point d'arriver à 12 mètres exploitables ; la couche du mur est connue (Pl. XX) sur une faible hauteur et par les anciens travaux de la Société générale des Asphaltes. Mais les connaissances sont encore trop peu nettes pour qu'on puisse affirmer avoir réellement deux couches distinctes, et il nous parait préférable d'assigner leur présence à un seul horizon bitumineux dont l'épaisseur pourrait, en certains points, atteindre jusqu'à une vingtaine de mètres. Parmi les sondages, un seul, celui de Fontcouverte n° 7, a été poussé jusqu'aux limites présumées de l'Infratongrien inférieur; il a traversé une formation bitumineuse nette de 8 m ,ll et, 41 mètres plus bas, des traces bitumineuses. Les sondages 5, 6, 8, 10' et 14 n'ont pas dépassé la traversée d'une formation bitumineuse puissante d'une quinzaine de mètres environ et n'avaient rien trouvé auparavant de net comme bitume, sauf le sondage 14 qui avait coupé 2 mètres de calcaire asphaltique à 297,25. Mais les deux formations de ce dernier sondage réunies