Annales des Mines (1906, série 10, volume 10) [Image 262]

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LES CALCAIRES ASPHALTIQUES DU GARD

1° L'INFRATONGRIEN INFÉRIEUR , succession de calcaires en plaquettes et de marnes feuilletées. Au-dessus sont des calcaires compacts comme à Barjac, ou des marnes jaunes comme à Servas ; 2° L'INFRATONGRIEN MOYEN , sables et argiles pyriteuses, puissant au Sud du bassin, disparaissant au Nord de SaintJean-de-Maruéjols, vers Barjac; 3° L'INFRATONGRIEN SUPÉRIEUR peut se subdiviser luimême en trois sous-niveaux, avec, au milieu, l'horizon des lignites de Barjac, Avéjan et Célas, qui donnent lieu à de petites exploitations ; l'horizon inférieur serait constitué par des calcaires développés surtout dans la partie Nord du bassin (région de Saint-Jean-de-Maruéjols), peu importants au Sud (Servas) ; l'horizon supérieur comprend des marnes et des calcaires très développés à Saint-Jeande-Maruéjols. Le TONGRIEN SUPÉRIEUR , très puissant, puisqu'il atteint couramment 3 à 400 mètres, affleure presque toujours à l'Ouest de la zone asphaltique actuellement reconnue; ce sont des alternances de poudingues, de conglomérats et de limons. § 2. Aquitanien. — L'Aquitanien forme une longue bande, le long de la faille qui limite à l'Ouest le bassin tertiaire d'Alais; il est formé de marnes et de calcaires.

CHAPITRE III. HISTORIQUE DE L'ASPHALTE DANS LE GARD.

Le bitume semble avoir été connu depuis longtemps dans le Gard. Buffon le cite dans son Histoire des Minéraux, et il semble qu'à cette époque la poix minérale était surtout employée par les paysans de cette région pour le traitement do certaines affections des bestiaux.

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C'est probablement à cet usage qu'il faut attribuer le fait que, dans les ordonnances ou décrets instituant les concessions dont nous parlerons, il est parlé d'une redevance proportionnelle tréfoncière aux propriétaires du sol(*). Les premières concessions de bitume furent instituées par les ordonnances royales du 17 février 1844; ce furent celles de Cauvas, des Fumades (**) et du Puech, aujour-, d'hui inexploitées, et de Servas, la seule exploitée encore, et qui obtint une extension de périmètre le 4 mars 1862; les superficies respectives actuelles sont de 358, 343, 250 et 895 hectares. Cauvas et le Puech n'ont, pour ainsi dire, jamais donné lieu à travaux depuis leur institution ; les Fumades furent le siège, pendant une vingtaine d'années, de 1872 à 1892, d'une exploitation assez notable, après quoi "la mine fut abandonnée. Seule, la concession de Servas, où le gîte était plus favorable, est restée continuellement en activité. La concession de Saint-Jean-de-Maruéjols, située au Nord des quatre concessions précédentes, au Sud de celle ' de Vagnas, et qui, de toutes les concessions d'asphalte, a été jusqu'ici et d'une façon incontestable la plus importante, date du 4 juin 1859; une demande d'extension du périmètre fut rejetée le 11 septembre 1874, les recherches qui l'avaient motivée étant par trop sommaires. Les travaux entrepris en dehors du périmètre concédé en 1894 ne donnèrent guère de meilleurs résultats, et l'on peut dire que rien, avant 1902, ne permettait de prévoir l'extension du gîte de Saint-Jean. Mais, à partir de cette date, la région de Saint-Jean devint le siège d'une activité inaccoutumée pour la recherche du bitume. Trois sociétés se livrèrent à une (*) Cette redevance particulière a disparu dans le décret du » août 1906, instituant la concession de Fontcouverte. (**) Pendant l'impression de cette note, un décret du 11 août 1906 a accepté la renonciation à la concession des Fumades.