Annales des Mines (1906, série 10, volume 10) [Image 261]

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LES CALCAIRES ASPHALTIQUES DU GARD

LES CALCAIRES ASPHALTIQUES DU GARD

loinètres, le groupe constitué parla concession de SaintJean-de-Maruéjols et par les recherches faites autour

a été subdivisé en éocène inférieur ou éocène proprement •dit et en éocène supérieur ou oligocène. Les sous-étages d'Émilien Dumas ont disparu des cartes géologiques, et la feuille d'Alais de la Carte géologique de France, publiée en 1901, et à laquelle a principalement collaboré, pour le Gard, M. Fabre, Conservateur des Eaux et Forêts à Nîmes, distingue, dans le bassin tertiaire d'Alais, la série des niveaux suivants (*) :

d'elle. •En disant enfin qu'entre les deux premiers groupes quelques sondages ont été faits ou se poursuivent encore, qui ont trouvé plus ou moins de bitume, nous aurons esquissé rapidement la répartition des calcaires bitumineux dans le bassin du (lard (*). Si l'on reporte sur une carte géologique les limites de la région dont nous venons de parler, nous verrons qu'elle est tout entière comprise dans ce que l'on appelle la formation lacustre du Midi, et plus particulièrement, dans cette dernière, dans le bassin tertiaire d'Alais. Ce bassin tertiaire présente la forme d'une ellipse allongée, dont le grand axe pourrait avoir 60 kilomètres de long, tandis que le petit axe ne dépasserait pas 10. Son orientation est très sensiblement N.-E., et tous les terrains qu'il comprend ont une plongée ordinairementN.-O. — Il est limité vers l'Ouest par une grande faille très importante N.-20°-E., qui met en contact avec les dépôts tertiaires les terrains secondaires au-dessous desquels se trouve le bassin houiller d'Alais. A l'Est, au contraire, il repose sur les calcaires crétacé, urgonien, barrémien, etc., de la vallée du Rhône. La formation lacustre qui nous occupe a été particulièrement étudiée par Emilien Dumas, qui, dans sa Statistique géologique, minéralogique, métallurgique et paléontologiqne du Gard (1875), y distinguait trois sousétages sous les noms d'uzégien, sextien et alaisien qui, pour lui, étaient tous de l'éocène. Depuis lors, l'éocène '(*) Comme autre manifestation bitumineuse dans la région, no _ pouvons citer les schistes bitumineux de Vaguas, dans le ^V™ ment del'Ardèehe, à 10 kilomètres au Nord delà concession debai Jean, d'âge de beaucoup antérieur, et dont nous parlerons dans annexe.

I. Éocène. — On ne trouve que la partie supérieure de l'Éocène, c'est-à-dire du Lutétien, du Bartonien et du Ludien ; le Thanétien, le Sparnacien etl'Yprésien semblent manquer totalement. Les sous-étages existants ont d'ailleurs de rares affleurements dans la partie S.-E. du bassin ; ailleurs, ils sont recouverts par l'Oligocène. § 1. Lutétien. — Calcaire de peu d'épaisseur, grisâtre, 4 mètres au maximum. § 2. Bartonien. — Limons ou grès, que l'on rencontre à l'est de la concession de Servas, puissants quelquefois -de 125 mètres. § 3. Ludien. — Calcaires en plaquettes très rares. IL Oligocène. — L'Oligocène forme la partie dominante -des affleurements du bassin tertiaire d'Alais ; on y distingue les deux sous-étages habituels, l'Aquitanien en haut et le Tongrien au-dessous. C'est dans la partie inférieure du Tongrien, dans l'Infratongrien, que se trouvent les gisements asphaltiques du Gard. § 1. Tongrien. — L'Infratongrien, qui comprend les dépôts asphaltiques, forme un système très complexe, puissant de 200 mètres au moins ; il se compose d'une alternance de calcaires, de grès et de marnes, dont le dépôt semble avoir eu lieu dans une lagune un peu saumâtre. On y a distingué trois niveaux : (*) Voir la Pl. XIX.