Annales des Mines (1906, série 10, volume 10) [Image 260]

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LES CALCAIRES ASPHALTIQUES DU GARD

présenter de parties noires ou blanches, exempte de pyrite de fer et ne contenant pas plus de 2 p. 100 d'argile ou de matières étrangères, ayant au moins 5 p. 100 de bitume. La structure gréseuse, souvent rencontrée dans les gisements, ne donne pas à l'emploi une compacité suffisante. De plus, la ville de Paris n'admet, et ce à la suite de déboires, pour les roches destinées à la préparation de la poudre à comprimer, que les provenances du Val de Travers (Suisse), Ragusa (Sicile), Volant (HauteSavoie), Pyrimont (Ain), Saint-Jean-de-Maruéjols et Mons (Gard), actuellement (*). Le cahier des charges prévoit les conditions de fabrication suivantes : réduire la roche en poudre assez fine pour passer dans un crible à mailles de 0 cm ,25; avoir une teneur finale en bitume comprise entre 6 et 13 p. 100, aucun produit entrant dans la fabrication ne tenant moins de 5 p. 100. Le calcaire asphaltique pulvérisé remplissant ces diverses conditions est employé pour les chaussées de la manière suivante : on le porte à une température d'environ 110°, on l'étend sur une fondation en béton et on le comprime au rouleau ou au pilon ; l'effort de compression ordinaire est de 60 à 90 kilogrammes par centimètre carré. Le calcaire destiné aux comprimés d'asphalte reçoit une compression beaucoup plus grande, d'environ 600 kilogrammes par centimètre carré, au moyen de presses; les comprimés obtenus sont utilisés comme des briques ou des dalles ordinaires. La valeur d'un calcaire bitumineux semblerait devoir être proportionnelle à sa teneur en bitume ; mais l'expérience a prouvé que cette seule considération était insuffisante, et les clauses du cahier des charges de la Ville (*) Pour le mastic asphaltique, la ville de Paris, outre les provenances précédentes, admet celles de Lovagny (Haute-Savoie), de Dallay et Pont-du-Chàteau (Puy-de-Dômel.

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de Paris montrent que la teneur de la roche est loin d'être un élément essentiel de sa valeur. C'est bien plutôt d'après les résultats fournis dans les applications que l'on doit apprécier une roche déterminée ; aussi, sur les marchés de Londres et de Berlin, qui sont les marchés européens de l'asphalte, on cote les provenances. Les prix suivants s'appliquent (octobre 1905) aux principales mines réputées, pour du minerai rendu à Londres et par tonne anglaise de 1.016 kilogrammes : Val de Travers

£2. 0.0

Ragusa

£1. 7.6

Pyrimont-Seyssel Mons (roche striée)

£2. 0.0 £1.15.0

Tous s'entendent pour des roches tenant au moins 8 p . 100 de bitume et propres à la confection des chaussées en asphalte comprimé.

CHAPITRE IL ESQUISSE GÉOLOGIQUE DE LA RÉGION ASPHALTIQUE DD GARD.

Les manifestations hydrocarburées du bassin du Gard dont nous allons nous occuper soiit presque exclusivement réparties suivant une bande dirigée à peu près N.-25"-E., d'une longueur de 35 kilomètres environ sur une largeur qui, dans les connaissances actuelles, ne dépasse pas 2 kilomètres. Deux groupes principaux peuvent, dès à présent, s'y distinguer : Au Sud, celui des plus vieilles exploitations du bassin, concessions de calcaire asphaltique de Servas, Cauvas, le Puech et les Fumades ; peu de travaux y ont été effectués ; |— au Nord, séparé du premier par une distance de 8 ki-