Annales des Mines (1906, série 10, volume 10) [Image 146]

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de la boîte à tiroir ainsi que l'usure du mécanisme de distribution : au Chicago Burlington and Quincy Ry, les chemises rapportées dans les boîtes à tiroir ne sont tournées que lorsque les locomotives rentrent aux ateliers, ; c'est-à-dire après des parcours de 65.000 à 80.000 kilomètres. Mais on reproche aux tiroirs cylindriques plusieurs inconvénients assez graves. D'abord, le graissage des tiroirs cylindriques en cours de route peut être très insuffisant sans que rien n'en avertisse le mécanicien, tandis qu'avec les tiroirs plans le levier de changement de marche devient tellement pénible à manœuvrer que le mécanicien est bien obligé de veiller à ce que les tiroirs soient convenablement lubrifiés. Il en résulte qu'avec des mécaniciens négligents les tiroirs cylindriques nécessitent plus de réparations que les tiroirs plans. Sur 222 locomotives à tiroirs cylindriques du Norfolk and Western Rv, on a remplacé au bout de quatre mois 21,8 p. 100 des segments, soit 10 p. 100 par suite de rupture et 11,8 p. 100 pour usure excessive. Pour éviter de semblables inconvénients, le Baltimore and Ohio R. R. n'a monté de tiroirs cylindriques que sur ses machines d'express, conduites par les meilleurs mécaniciens, travaillant en double équipe, tandis qu'il a conservé les tiroirs plans équilibrés pour les locomotives à marchandises, travaillant sous le régime de la « banalité », et conduites parfois par des mécaniciens inexpérimentés. On a surtout reproché aux tiroirs cylindriques de donner lieu à des fuites de vapeur exagérées. Plusieurs réseaux se sont livrés à des expériences destinées à déterminer dans quelle mesure cette critique était fondée. Au Lake Shore and Michigan Southern Ry, on a constaté que, sur 9 locomotives à tiroirs cylindriques, ayant parcouru 21.000 à 124.000 kilomètres, la perte de vapeur variait de 245 kilogrammes à 1.035 kilogrammes par heure, soit

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MATÉRIEL ET TRACTION

LES CHEMINS DE FER AMÉRICAINS

nne moyenne de 750 kilogrammes par heure, après un parcours de 64.000 kilomètres ; sur 8 locomotives à tiroirs plans équilibrés, la moyenne des pertes par heure était de 632 kilogrammes après 43.000 kilomètres de parcours. Au Norfolk and Western R 'J, des essais faits en 1904 ont donné, sur 4 locomotives à tiroirs cylindriques, une moyenne de 170 kilogrammes de fuites par heure, contre 208 kilogrammes pour la moyenne de 2 machines à tiroirs plans équilibrés : on avait eu soin de composer les deux lots, par moitié, de machines sortant des ateliers et de machines ayant effectué de longs parcours. Sur le réseau deNeiv York Chicago and S 1 Louis R. R., on a obtenu les résultats suivants :

FUITES PAR HEURE ■

N° DE TIROIRS

TIMBRE

PARCOURS

la machine

141 134 45 49

Tiroir droit

Cylindriques Cylindriques Plans équil. H an s équil.

12 *6 ,7 12^,7

50.000 90.000 54.500 53.500

km. km. km. km.

127 148 1)7 U8

kg;. kg-, kg. kg.

Tiroir gauche

156 13G 71 5o

kg. kg. kg. kg.

Dans ces essais, les tiroirs étaient placés dans leur position médiane; on a fait un essai sur la machine 141 en plaçant l'un des tiroirs 16 millimètres en avant de la position médiane, et l'autre 16 millimètres en arrière : les fuites par heure ont été de 96 et 160 kilogrammes, au lieu de 127 et 156 kilogrammes; on peut donc admettre que les résultats sont sensiblement indépendants de la position des tiroirs. On remarquera que les expériences du Norfolk and Western Ry sont favorables aux tiroirs cylindriques. Les autres sont à l'avantage des tiroirs plans équilibrés. Toutefois il convient de noter que : 1° dans les expériences du Lake Shore and Michigan Southern R», l'avantage n'est