Annales des Mines (1906, série 10, volume 9) [Image 145]

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PRINCIPES DES MÉTHODES D' ANALYSE MINÉRALE

même genre (chap. n, §11) : Iog(l -*)=-«,

en appelant p la quantité de sucre initial, y la quantité transformée au bout du temps t, et k une fonction de la température, dépendant de l'énergie de l'acide employé. C'est, en effet, cette loi que vérifient les mesures effectuées, en 1850, par Wilhelmy sur l'inversion du sucre de canne par les acides (*) . Or, à température constante et pour un même acide, k est fonction seulement de la concentration de l'acide ou d'une propriété, fonction elle-même de cette concentration, telle que le degré d'hydrolyse, la chaleur de dilution, la dissociation électrolytique, etc. Si donc l'on pose k = f' (x), x étant l'une de ces propriétés prise comme variable indépendante, on voit que la comparaison faite' par Ostwald entre les' énergies des différents acides dans l'inversion du sucre (Voir p. 271) revient à comP parer entre elles les valeurs de t correspondant à y — |> c'est-à-dire

H)

j

A étant une constante qui a la même valeur, quel que soit l'acide. Si la propriété x, prise comme variable indépendante, est liée à la concentration de l'acide par la même loi pour tous les acides étudiés, ce qui n'a rien d'invraisemblable, on voit donc que l'on doit trouver forcément une concordance parfaite entre les résultats de l'expérience et ceux du calcul. De même, il est naturel que l'étude des équilibres entre un électrolyte et ses ions et entre deux électro(*) W.

française.

OSTWALD,

Abrégé de Chimie générale, p.

335

de la trad.

FONDÉES

SDR LES REACTIONS CHIMIQUES

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lytes (Voir p. 272) ait donné des concordances excellentes entre les résultats observés et le calcul, puisqu'il s'agit là de phénomènes évidemment réversibles, dont l'état d'équilibre dépend exclusivement de la concentration des corps dissous en présence. En ce qui concerne la diminution de l'activité d'un acide par un sel de cet acide (addition à un électrolyte d'un ion de cet électrolyte, p. 273), qui joue un rôle capital dans plusieurs méthodes importantes d'analyse minérale, elle s'explique très simplement par des phénomènes d'hydrolyse. Nous aurons .plus tard l'occasion de le montrer en détail dans le chapitre suivant, à propos de l'une de ces méthodes (précipitation des métaux de la famille du fer par H2 S en liqueur acétique). Dans l'exemple choisi par Arrhénius pour ses vérifications (action retardatrice de AzH 4 Cl dans la saponification de l'éther acétique par AzH 3 ), cette action se conçoit facilement, en se rappelant que AzfPCl est légèrement hydrolyse en AzH 3 et Cl (Voir p. 214) : l'addition de proportions croissantes d'AzH 4 Cl au système ammoniaque -f- éther acétiquefait donc croître la concentration d'HCl libre proportionnellement à cette addition, sans faire varier notablement celle d'AzH3 libre; et comme l'on sait, d'après les travaux de MM. Berthelot et Péan de Saint-Gilles, que la quantité d'éther produite dans l'action d'un acide sur un alcool est proportionnelle à la quantité d'acide pour une même quantité d'alcool (Voir p. 229), on conçoit que l'on puisse retarder la saponification de l'éther acétique à peu près proportionnellement à la quantité d'AzH 4 Cl introduit. Quant à la classification des acides et des bases, celle qu'Ostwald déduit de leur degré d'ionisation revient exactement à celle que nous avons établie d'après les chaleurs respectives de neutralisation. Les anomalies que présentent certains sels s'expliquent aussi bien dans une