Annales des Mines (1906, série 10, volume 9) [Image 76]

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PRINCIPES

DES

MÉTHODES

DANALYSE

MINÉRALE

d'ébullition de ce liquide, car l'on sait que la tension de-' vapeur d'un liquide mouillant la surface du solide est, à cause <le la capillarité,, très inférieure à celle du même liquide pris en masse. Théoriquement, si un précipité n'avait aucune action physique sur lès impuretés en solution dans l'eau mère,, il suffirait d'un nombre très restreint de lavages pour le purifier complètement. Dans ce cas, en effet, le volume v du liquide de mouillage imprégnant le filtre et le précipité est constant, et à chaque addition du liquide de lavage il se dilue d'une façon uniforme dans le volume V de l'en* semble du liquide; les impuretés du liquide de mouillage sont donc ramenées à chaque addition à la fraction ^ du poids qu'elles avaient après égouttage du liquide précédent, en sorte que, après n additions de liquide de lavage,. y\

de leur

valeur initiale. On voit ainsi que le résidu d'impuretés sera d'autant plus faible que n est plus grand, et V plus considérable par rapport à v. Pour diminuer v, on part de poids de précipités aussi faibles que le comporte le degré de précision des balances comparé à celui de l'exactitude que l'on désire obtenir, et on prend desfiltres de faible surface; mais, en diminuant celle-ci, on réduit forcément le volume du liquide de lavage dans une proportion plus grande encore, ce qui agit en sens inverse du résultat à atteindre; pratiquement, on proportionne la grandeur du filtre à celle du volume du précipité de telle sorte que v ne dépasse pas autant que possible le dixième environ du volume total V du liquide que v 1 peut contenir le filtre. Partant de là, si l'on pose ^ = JQ' on voit qu'il suffit de quatre lavages seulement pour quô les impuretés retenues par le filtre et le précipité soient

FONDEES

réduites au

QQQ

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^ l

LES eur

RÉACTIONS CHIMIQUES

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valeur initiale, ce qui est lar-

gement suffisant en pratique. Phénomènes d'absorption et d'entraînement. ■— L'expérience prouve malheureusement que, dans la plupart des cas, la purification est beaucoup moindre que ne l'indique le raisonnement précédent, et qu'il faut un nombre beaucoup plus grand de lavages pour obtenir un degré de pureté acceptable. Par suite d'une attraction qui s'exerce entre les corps solides et les corps dissous à la surface de contact, le liquide imprégnant le précipité et le filtre retient une proportion d'impuretés plus grande que le liquide qui a filtré, au lieu d'avoir la même concentration en impuretés comme nous l'avons supposé plus haut; il y a absorption ou entraînement des impuretés dissoutes par le précipité, en sorte que, d'une part, la quantité d'impuretés restant après chaque lavage est plus grande que celle que nous avons admise, et la quantité enlevée pendant chaque lavage, plus faible. Ces phénomènes d'absorption ont été signalés pour la première fois d'une façon très précise par H. SainteClaire Deville dans le mémoire précité : « Les procédés de la voie humide, dit-il, sont souvent entachés d'une cause d'erreur sur laquelle l'attention des chimistes n'a pas été suffisamment fixée jusqu'ici, le phénomène de l' entraînement des matières solubles par les matières insolubles au moment où elles se forment. Toutes les fois qu'un corps solide, en se séparant au milieu d'une dissolution, prend la forme d'un précipité volumineux, il entraine avec lui, en proportion souvent assez forte, une partie des matériaux hétérogènes qué contient la liqueur. Ce fait est bien connu pour l'alumine, le sesquioxyde de fer, lorsqu'on veut les séparer de la chaux, de la magaés:e, du manganèse, etc., et même de la potasse... Il est