Annales des Mines (1905, série 10, volume 8) [Image 267]

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NOUVELLE MÉTHODE

D'EXPLOITATION DES

des Fresnais, il n'y avait pas lieu de considérer ce système d'exploitation de bas en haut comme pouvant remplacer, dans tous les cas, le mode d'abatage par gradins droits, seul usité depuis plus de trente années, non seulement sur le centre d'Angers, mais sur tous les centres ardoisiers où le dépouillement des affleurements à ciel ouvert oblige les exploitants à créer des chantiers souterrains pour suivre le gîte en profondeur. Quoi qu'il en soit, le principe de l'exploitation par gradins renversés était dès lors admis. Mais avant de passer à l'examen des modalités successives suivant lesquelles ce principe a été appliqué, il convient préalablement de rappeler le bilan de l'exploitation descendante au point de vue des accidents de personnes, tel qu'il a été établi par M. Ichon dans son ouvrage déjà cité, sur Y Exploitation souterraine des ardoisières d Angers. M. Ichon a dressé, pour une période de quarante années (1850-1889), le relevé des accidents de personnes dans les ardoisières souterraines exploitées en descendant. Nous ne retiendrons de ce relevé que les chiffres relatifs aux accidents mortels. La statistique des blessés ne peut en effet offrir de base certaine de comparaison ; les règles d'après lesquelles les accidents n'ayant occasionné que des blessures ont ou non donné lieu à une enquête administrative, ayant varié suivant les époques.

ARDOISIÈRES

ACCIDENTS MORTELS

DE

LA

DES

529

DU BASSIN DE L' ANJOU

MÉTHODE

DESCENDANTE

ACCIDENTS

provenant de la voûte provenant de voûtes d'avancées.. provenant des chefs Eboulements. provenant des parois provenant de l'effondrement de la voûte Chutes de blocs au ba c en travail dans les échelles du banc en travail Chutes de personnes. I de la recette [ d'endroits divers f pièces de bois pierres sorties d°s chaînes ou Chutes d'objets ! provenant du décalabrage ' outils et divers chocs et r- ncontres Accidents de bassichutes de bassicots cots pierres tombées des bassicots. . . . Ruptures de câbles, laines, billons et crochets Coups de mines Causes diverses

!

TOTAUX pour 40 années.

DE

1850

A

1889

NOMBRE 0E TUES

'« IJ t f

34

3 12

' 1

6

J

3 10

\

32

'

5

1

65

12

51

6 2 5

13 .

13 8 4

13

181

181

8 4

M. Ichon admettant, pour l'effectif moyen occupé souterrainement dans les ardoisières pendant cette période de quarante années, le chiffre de 800 ouvriers comme une évaluation maxima, le coefficient de mortalité était donc d'au moins 56,5 par 10.000 ouvriers du fond et par an (dont 24 morts provenant d'éboulements ou de chutes de blocs). Nous devons ajouter qu'on aurait fait ressortir une mortalité beaucoup plus considérable en limitant la statistique en question aux dix dernières années (1880-1889) de la période envisagée. Ceci n'a rien que de normal, le danger des catastrophes ne pouvant qu'augmenter avec le temps, soit du fait de l'approfondissement des chambres, soit du fait de l'extension de la méthode descendante à • des gisements où le schiste ne présentait pas les qualités exceptionnelles de ténacité et de résistance qui avaient facilité l'application de cette méthode dans certains fonds excellents du centre d'Angers.