Annales des Mines (1905, série 10, volume 7) [Image 173]

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EMPREINTES VÉGÉTALES DE LA FORMATION

DAMMARITES BAYERI

n. sp.

(Pl. VII, fig. 8 à 11.)

Feuilles lancéolées ou ovales-lancéolées, longues de 10 à 12 centimètres sur 15 à 30 millimètres de largeur, effilées au sommet en pointe aiguë ou obtusément aiguë, à base d'attache fortement rétrécie. Limbe plan dans la plus grande partie de son étendue, tantôt tordu et tantôt plus ou moins fortement concave à la base. Nervures divergeant à partir de la base d'attache, bifurquées çàet là sous des angles très aigus, puis parallèles, distantes de 0 m ,5 à 0 mm ,8, les plus voisines des bords s'arrêtant à la marge, celles de la région médiane convergeant peu à peu vers le sommet. Le grand échantillon de la Concession Prinz Boris qui a été donné à l'École des Mines à la suite de l'Exposition universelle de 1900 montre de nombreuses feuilles éparses, constituées comme il vient d'être dit, qu'au premier coup d'œil on serait tenté de rapporter au genre Podozamites et qu'on pourrait même identifier au Podoz. marginatus Heer du Cénomanien du Groënland (*), si elles ne semblaient dépourvues de l'épaississement marginal mentionné par Heer dans sa description, mais peu visible sur la figure. Toutefois, un examen attentif montre, à la base de ces feuilles, des caractères qui conduisent à les considérer, non comme des folioles détachées d'une feuille pinnée, mais comme des feuilles simples, ayant dépendu d'un rameau ; on constate en effet que vers la base le limbe cesse d'être plan : parfois il est tordu, comme sur la feuille de la fig. 9, plus souvent il devient

(*) Heer, Flora fossilis arctica, VI, 2. Abth., p. 43, pl. XVI, fig. 10.

CHARBONNEUSE SUPRACRÉTACÉE DES BALKANS

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plus ou moins fortement concave, se creusant en une sorte de gouttière comme pour embrasser l'axe qui le portait, ce qui prouve une orientation du limbe transversale par rapport à l'axe d'insertion. Cette concavité de la base, faiblement indiquée sur la grande feuille de la fig. 11, est très visible sur la petite feuille du haut de la fig. 8, à son extrémité de gauche, ainsi que sur la feuille fig. 10, où elle s'accompagne d'une déchirure médiane dénotant une concavité originelle plus accentuée; la feuille fig. 11 montre de même à sa base des indices de déchirure ou tout au moins de froissement dans le sens longitudinal, qui prouvent que dans cette région le limbe n'était pas plan et n'a pu s'étaler sans déformation. Par ce caractère, comme par leur forme générale et par leur nervation, ces feuilles offrent une parfaite ressemblance avec des feuilles de Dammara, et celle delà fig. 11 en partictdier concorde d'une façon remarquable comme forme et comme dimensions avec les feuilles du Damm. robiistà Moore ou avec certaines feuilles du Damm. alba Rumph ; les variations de forme et de taille que présentent ces feuilles, dont la largeur descend parfois à 13 millimètres, dont le sommet est tantôt très aigu, comme sur la fig. 11, tantôt obtusément aigu, comme sur la fig. 9, s'observent, d'ailleurs, également et dans les mêmes limites chez les Dammara, notamment chez le Damm. alba. La disposition des nervures, divergentes à la base, puis parallèles, plus fines dans la région supérieure delà feuille et entremêlées de fausses nervures correspondant sans doute à des canaux résineux, l'arrêta la marge d'une partie d'entre elles, se retrouvent aussi tout à fait identiques chez les Dammara, et il ne me semble pas douteux qu'il faille rapporter ces feuilles à ce genre de Conifères, déjà connu, d'ailleurs, dans le Crétacé, tant par des feuilles que par des écailles de cônes. Sans parler, en effet, d'un Dammara signalé par