Annales des Mines (1905, série 10, volume 7) [Image 103]

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THÉORIE DES MOTEURS A GAZ ET A PETROLE

quelle facilité on peut être amené à donner aux mots des sens différents de celui qu'ils avaient dans l'esprit des savants qui les ont créés, et à perdre de vue que les principes ne sont applicables qu'à certaines conditions. Examinons en particulier les conséquences que l'on déduit du principe de. Carnot, On démontre facilement que, si une machine fonctionne par les transformations d'un système matériel revenant au point de départ, décrivant un cycle fermé, entre deux températures extrêmes Tj et T 0 , son rendement est inférieur à celui du cycle de Carnot (composé des deux isothermes T 4 et T 0 et de deux adiabatiques). Or ce dernier rr -p rendement est égal à -1——°- Rappelons qu'on appelle 1

1

rendement d'une machine qui subit l'action de deux sources de chaleur, l'une chaude, l'autre froide, le rapport ^77-^' Q ét

an

t la chaleur reçue delà source chaude,

q la chaleur cédée à la source froide. Pour de telles machines, dans lesquelles le système en mouvement ne subit pas de réactions chimiques et décrit un cycle fermé, il y a avantage à se rapprocher du cycle de Carnot, et à obtenir, en particulier, des courbes isothermiques. On en arrive facilement à dire que, dans une machine quelconque, où les températures extrêmes sont Tj et T0 , f T le rendement est inférieur à -*-=—-0 (nous désignerons li ce rapport sous le nom de rendement de Carnot). Cela n'est vrai que si les corps en évolution décrivent un cycle fermé ; mais cette condition est assez facilement oubliée lorsque l'on abandonne trop tôt une étude hâtive de la thermodynamique. On ne conserve généralement de ces études rapides que des idées vagues sur le principe de l'équivalence et le cycle de Carnot, avec cette

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certitude inférieur à

que, dans toute machine, le rendement

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1

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Comme nous l'avons dit précédemment, les machines ne fonctionnant pas suivant des cycles fermés ne suivent pas ces règles. Tel est le cas, en particulier, des moteurs à gaz, pour lesquels non seulement le rendement peut T; q1 être supérieur à —Q , T { et T0 étant les températures — i ...

extrêmes réalisées dans le cycle ; mais encore il n'y a nul intérêt, contrairement à ce qu'on a cru à une certaine époque, à se rapprocher du cycle de Carnot en réalisant une combustion isotherme. Nous avons montré dans notre étude que, tout au moins pour le cas des moteurs à parois réfractaires, il y avait avantage à provoquer la combustion instantanée; cela suffit à prouver que ce serait une conception fausse de considérer le cycle de Carnot comme une perfection absolue vers laquelle doivent tendre les efforts. Pour mieux mettre en évidence l'erreur que l'on commet en appliquant au cas des moteurs à gaz des principes qui sont établis pour des cycles fermés, complétons ce que nous venons de dire par un calcul qui montrera qu'un moteur à gaz peut avoir un rendement supérieur au rendement de Carnot :

Examinons les passés en revue.

différents cas que nous avons déjà

1° Moteur parfait. — Nous avons établi que le rendement d'un tel moteur s'exprimait de la façon suivante :