Annales des Mines (1905, série 10, volume 7) [Image 35]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

62

RÉSULTATS D'UNE ENQUÊTE SUR LES CABLES DE MINES

de façon à changer radicalement l'enlevage. Elles retournent, à cet effet, la partie supérieure du câble, depuis l'estomac de la bobine jusqu'à une dizaine de mètres au-dessous de l'orifice du puits, et on fait une épissure avec le surplus du câble. L'enlevage prend alors la place de la partie enroulée sur la bobine, tandis que cette réserve remplace l'enlevage avarié. On prétend qu'une épissure bien faite n'altère pas la résistance. Dans le Pas-de-Calais, où les câbles sont aussi presque tous en textiles, les Compagnies sont unanimes à dire qu'avec la fabrication actuelle c'est l'enlevage qui fatigue le plus. D'après elles, les motifs qui déterminent les mises hors de service seraient les suivants, classés par ordre de fréquence : 1° DURÉE ou TONNAGE. — Lorsqu'une des garanties de durée ou de tonnage données par le fabricant est atteinte, on change presque toujours le câble, bien que le plus souvent les essais de résistance à la rupture donnent encore des résultats satisfaisants. La garantie de durée est généralement de vingt-quatre mois pour les puits d'entrée d'air, et de vingt mois pour les puits de sortie 2° L'ASPECT EXTÉRIEUR. — L'examen du câble montre assez fréquemment qu'il est fatigué et doit être réformé. Les défauts les plus souvent constatés sont l'écrasement des aussières dans la région de l'enlevage, le mauvais état des coutures, ou des ruptures de torons en des points quelconques du câble. 3° AFFAIBLISSEMENT DE LA RÉSISTANCE A LA PATTE. — Sauf en cas d'accroc survenu accidentellement, la mise hors de service coïncide toujours avec une diminution de la résistance à la patte. Cette réduction serait, autant que les essais effectués permettent de s'en rendre compte, • voisine de 1 /3 de la résistance à l'état neuf. Dans plusieurs mines du Pas-de-Calais, on se préoccupe, comme dans celles du Nord, de charger l'enlevage, qui

RÉSULTATS D'UNE ENQUÊTE SUR LES CABLES DE MINES

63

est considéré partout comme étant le point faible, et on y pratique le retournement du câble, comme il a été dit pour le Nord. Dans d'autres mines, on procède différemment. On coupe 50 à 60 mètres à la patte, et on introduit dans le fond de la bobine une longueur de câble équivalente. On évite ainsi les épissures dans la partie du câble qui travaille, mais cette dernière contient, en revanche, l'ancien enlevage qui est plus ou moins fatigué. Dans Saâne-et- Loire, on fait usage de câbles en textiles et de câbles métalliques. a) Câbles eu textiles. — M. l'ingénieur Champy donne l'historique de 14 d'entre eux, qui ont été affectés à la circulation du personnel jusqu'à leur mise hors de service. Cette dernière mesure a été motivée : Dans 1 cas, par des avaries accidentelles ; Dans 5 cas, pour usure générale apparente ; Dans 8 cas, pour insuffisance de résistance aux essais. Sur les 14 câbles les pertes de résistance indiquées par les essais effectués il la patte avaient été : Dans — — —

2 cas de 1 — 8 — 3 —

18 20 30 40

à à à à

20 p. 100 30 — 40 — 50 —

M. l'ingénieur Champy fait observer, avec raison, que dans les trois derniers cas, les câbles auraient dû être mis plus tôt hors de service. Si on laisse de côté ces trois cas, on voit que la diminution moyenne de résistance à la patte a été, comme il a été mentionné dans le Pas-de-Calais, d'environ 1 /3. b) Câbles métalliques. —■ M. l'ingénieur Champy cite 19 câbles qui étaient affectés à la circulation du personnel aux mines de Blanzy. Deux ont été réformés pour avaries graves survenues pendant le service.