Annales des Mines (1904, série 10, volume 6) [Image 207]

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NOTICE

SUR

LES

TRAVAUX

RÉCENTS

Béni-Toufout et de la région de Collo, où se montrent les masses les plus importantes de granité au contact des argiles et grès éocènes. Il a reconnu, en suivant le contact, que l'auréole métamorphique n'occupe qu'une zone étroite dans laquelle les argiles éocènes sont transformées en schistes et quartzites qui présentent plus d'analogie de faciès avec certaines assises infracrétaciques qu'avec les schistes précambriens. M. Ficheur ne peut admettre que les filons de granulite et pegmatite qui ont développé les roches gneissiques dans le massif cristallophyllien soient considérés comme des apophyses de la venue granitique tertiaire. La base de l'éocène supérieur, au contact des schistes, est fréquemment constituée par une assise plus ou moins puissante de conglomérats, dont les éléments schisteux, provenant du massif sous-jacent, suffisent à établir la séparation. Ces conglomérats, brèches et poudingues, appartiennent à différentes assises de l'éocène moyen et supérieur qui se présentent dans la région de Philippeville-Jemmapes, dans des conditions identiques à celles qui existent dans les terrains éocènes de la Kabylie du Djurdjura. En résumé, M. Ficheur a reconnu, dans toute cette région du littoral de Constantine, une assimilation complète avec les terrains anciens de la Kabylie, avec la même distribution des schistes satinés, micaschistes et gneiss, antérieurs au moins au trias, ainsi que le montre la coupe d'El-Kantour. Une note détaillée sur les terrains anciens et l'éocène métamorphique a été insérée au Bulletin de la Société géologique de France (6 juin 1903). Il paraît probable que la formation des schistes cristal-* lophylliens du littoral algérien appartient à l'un des termes de la série primaire, antérieure ou, au plus, contemporaine de la période carbonifère. Certaines parties des schistes argileux, classés provisoirement dans le précambrien, présentent le faciès des schistes du Culm

DU

SERVICE

DE

LA

CARTE

GÉOLOGIQUE

DE

L'ALGÉRIE

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dans la Montagne-Noire, ou des schistes à anthracite de la Tarentaise. Il est difficile de les séparer des schistes micacés, auxquels ils passent graduellement. Ces schistes (précambriens?) occupent de grandes surfaces dans le massif ancien de Philippeville, dans la zone d'El-Kantour. au Sud de Jemmapes, etc. C'est dans cette assise des schistes satinés que s'intercalent les calcaires bleuâtres plus ou moins cristallins de Bouzaréa (Alger), dont l'âge reste indéterminé, et qui paraissent disposés, d'après les observations de M. Ficheur, en une série de synclinaux aigus, déversés au Nord, et distribués en cinq zones interrompues depuis le sommet de Bouzaréa jusqu'au rivage (Pointe-Pescade).

II. Terrains primaires. 1° Schistes des Traras et de la Chiffa [Silurien?). — Aucune donnée paléontolcgique n'est venue apporter de solution à la question, toujours indécise, de l'âge de ces schistes. A défaut de preuves, il est permis de s'appuyer sur les observations importantes faites par M. Brives dans l'Atlas marocain, pour justifier l'attribution au système silurien de cette série de schistes et quartzites, dont la distribution, en lambeaux dans la chaîne littorale depuis l'Atlas de Blida jusqu'à la frontière du Maroc, a été indiquée sur la carte géologique au 800.000 e . M. Brives a reconnu, en effet, que des schistes de faciès identiques sont compris entre les schistes cristallophylliens et le dévonien gréseux [Comptes Rendus de r Académie des Sciences, 21 avril 1902). Les limites de ce terrain ont été précisées sur les feuilles au 50.000 e : par M. Brives, sur la feuille de Carnot, où il a pu séparer deux assises, en distinguant les bancs de quartzites puissants qui occupent la partie supérieure, comme dans le massif de Blida; par M. Gentil, sur la feuille de Nédroma, qui n'a donné lieu à aucune constatation nouvelle.