Annales des Mines (1904, série 10, volume 5) [Image 296]

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RICHESSES MINÉRALES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE

daient trop impur pour être utilisé. M. Heurteau signale encore dans cette région quelques affleurements alignés dans une direction N.N.E.-S.S.O., avec une direction de couches constamment N.O.-S.E., et mentionne que ces couches paraissent avoir été disloquées et rejetées vers le Sud-Ouest. Cette circonstance, et la faible distance qui sépare vers l'Est le lit de la Dumbéa des roches éruptives vers lesquelles plongent les couches et sous lesquelles il est au moins douteux qu'elles se prolongent régulièrement, font qu'il ne semble pas que les gisements de la rive gauche de la Dumbéa puissent présenter quelque avenir. Les travaux repris en 1887 sur les affleurements de cette même vallée de Karigou auraient néanmoins permis de suivre une couche régulière d'anthracite sur 30 mètres de longueur, et d'en extraire 50 tonnes de charbon qui furent employées au chauffage des chaudières de l'usine à sucre voisine. Rappelons également que M. Pelatan (*), paraissant faire allusion à des travaux ou à des découvertes au sujet desquels nous n'avons retrouvé aucun document original, donne sur la richesse et la continuité de ces gisements une appréciation plus optimiste que la nôtre, appréciation que justifierait l'examen des coupes qu'il a présentées si celles-ci ne contenaient pas beaucoup d'indications hypothétiques. Sur la rive droite de la Dumbéa, principalement dans le bassin des deux branches de la rivière Nondoué, la largeur de la formation houillère, et surtout de la formation houillère contenant des couches de charbon, parait notablement plus considérable, et l'on observe l'affleurement de couches de combustible non seulement au voisinage immédiat des serpentines, mais encore à une (*) Loc. cit., p. 61 et 68.

LES GISEMENTS HOUILLERS

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distance suffisante pour qu'il ne soit pas défendu d'espérer que ces couches présentent un aval-pendage d'une certaine étendue. La fig. 3 de la Pl. XII montre la disposition des affleurements qui auraient été mis à jour au cours des travaux de recherches exécutés sur ces gisements entre 1890 et 1896. Tous les travaux faits à cette époque ont été abandonnés depuis, ils se sont soit éboulés, soit remplis d'eau, et une végétation touffue et inextricable les avait partiellement dissimulés ; aussi n'avonsnous, lors de notre première visite sur les lieux (début d'avril 1902), pu retrouver qu'avec peine l'indication de ces divers affleurements. Au cours d'une deuxième visite, effectuée à la fin de juillet, peu de jours avant notre départ delà colonie, après l'exécution de quelques travaux qui avaient surtout consisté à débrousser les sentiers d'accès aux différents points intéressants et à rafraîchir quelques tranchées pour mettre en évidence les affleurements, nous avons pu examiner de plus près lês diffé, rentes couches. Des constatations que nous avons faites sur place et des renseignements que nous avons pu recueillir sur les résultats des travaux exécutés autrefois, il résulte ce qui suit : Le terrain houiller est ici presque exclusivement formé, à part quelques bancs de conglomérats fortement ferrugineux, par les grès arénacés de couleur claire que nous avons pris pour type de la description d'ensemble que nous avons donnée dans ce qui précède des formations houillères du bassin de Nouméa ; ces grès forment, entre la route de la Dumbéa à Païta, qui longe d'assez près les schistes feldspathiques du lias, et les massifs serpentineux des sommets Ouamourou et Erembéré, une ligne de collines dontl'altitude atteint et dépasse même 250 mètres ; leur relief, quoique bien accentué, est généralement arrondi en raison du caractère friable et aisément décomposable de ces grès arénacés; ceux-ci donnent lieu à