Annales des Mines (1904, série 10, volume 5) [Image 291]

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RICHESSES

MINÉRALES DE

LA NOUVELLE-CALEDONIE

ment, le début des travaux de la voie ferrée de Nouméa à Bourail, dont la première section doit parvenir à bref délai jusqu'aux points vraisemblablement les plus .riches de cebassin, a appelé l'attention sur lui d'une façon toute spéciale, autant en raison du client éventuel que le chemin de fer constitue pour les combustibles à en extraire que du moyen de transport qu'il doit offrir à ces mêmes produits. Ce bassin constitue l'étage supérieur du liséré de terrains sédimentaires qui se prolonge de Tomo au Mont Dore, le long de la côte Ouest, entre la mer et le puissant massif serpentineux du Sud de l'île. Ces sédiments comprennent à la base, c'est-à-dire le long de la côte, toute une série triasique et même liasique assez variée associée à des mélaphyres et tufs mélaphyriques, et, à la partie supérieure, un lambeau crétacé ; ce lambeau présente une certaine largeur dans la plaine do Saint-Vincent, et il setermine vers le Sud-Est par deux pointes, l'une venant se coincer contre le massif serpentineux du Mont Dore, et l'autre s'allongeant dans la presqu'île de Nouméa. On connaît dans ces deux pointes, d'une part les gisementsdelà baie de Boulari, et d'autre part ceux des Portes-deFer près de Nouméa et d'Yahoué, tandis que dans la partieun peu plus large du bassin se développent les formationsà charbon du groupe de la Dumbéa, de Païta, et de SaintVincent. Au sujet des caractères géologiques généraux de ce bassin nous n'avons rien à ajouter à ce que nous avonsdit en général des terrains houillers de la colonie; ce sont d'ailleurs les observations faites sur ce bassin, qui est le mieux connu de tous, qui ont le plus contribué à la connaissance de ces terrains, et il ne nous reste qu'à donner les indications de détail qui suivent sur les différents gisements reconnus. 1° Gisements de la baie de Boulari. — Le terrain houil-

LES GISEMENTS

HOUILLERS

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1er, dont une bande étroite entoure complètement la baie de Boulari, donne lieu en différents endroits à des falaises ou à des escarpements gréseux le long desquels on voit affleurer le charbon; tel est le cas, d'abord en quelques points de la route de Nouméa à la Coulée qui longe le rivage de la baie, puis le long de la rive orientale de la baie de Morari et au pied du Mont Dore, et enrin à l'îlot N'dé situé également au pied de ce massif. Il n'a pas été institué sur cet ensemble de gisements moins de 6 concessions, dont quelques-unes ont d'ailleurs été abandonnées; ce sont : au fond de la baie de Boulari, les concessions Angelo et Treizième ; sur le rivage oriental de la baie de Morari, les concessions Bulli, République et Alpha ; et enfin, à l'îlot N'dé, la concession Huila. Les travaux faits autrefois sur quatre de ces concessions ont été décrits en détail dans un rapport de la commission des recherches houillères du 15 octobre 1885, ils n'ont été développés depuis, à notre connaissance, que dans la concession Bulli. Dans cette dernière quelques travaux sont relativement récents (1888-90), et nous avons pu en examiner personnellement les restes. De l'ensemble des indications que nous avons recueillies, il résulte que la formation houillère est ici disloquée en une série de lambeaux d'allure discordante : à la République, les couches plongent vers l'Ouest, à l'Angelo et à Bulli vers le Sud, et à l'îlot N'dé vers le Nord; la série assez complète de couches sédimentaires plus anciennes qui repose sur le granité du fond de la vallée de la Coulée, et qui se trouve au mur du terrain houiller, accuse les mêmes dislocations, montrant ici un pendage raide vers le Sud et là, à quelques centaines de mètres plus loin, des couches sensiblement horizontales. On n'est donc là qu'en présence de lambeaux épars de la formation houillère subsistant à la suite d'accidents orogéniques sans doute importants ; et, à défaut de plus