Annales des Mines (1903, série 10, volume 4) [Image 187]

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366 RICHESSES „ MINÉRALES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE

par l'analyse chimique. Dès lors l'exploitation a pu porter également sur des serpentines complètement altérées a caractère terreux et où aucune trace des minerais qu& nous venons de mentionner n'est plus discernable ; elle s'est enfin étendue peu à peu à des matières plus friables encore, c'est-à-dire à de véritables terres dont la coloration varie du brun rougeàtre au brun jaunâtre, et qu'il est à peinepossible, dans un même gisement déterminé, de distinguer à l'œil des terres stériles voisines, une fois que des analyses ont permis de les caractériser par leur coloration, par leur caractère plus ou moins grenu ou plus ou moins agglutiné, parla facilité plus ou moins grande avec laquelle elles absorbent l'humidité, etc. Ajoutons que tous ces minerais sans exception se rencontrent, toujours et uniquement, dans les massifs de péridotite ; ils ne paraissent pas d'ailleurs être associés spécialement à tel ou tel type particulier de ces 'roches, ou correspondre à un degré de décomposition ou de serpentinisation déterminé ; nous en avons vu des gisements, aussi bien dans des péridotites très fraîches que dans des péridotites fortement serpentinisées, de même que nousen avons noté la présence au voisinage de dunites et également dans des péridotites chargées en enstatite ; notons néanmoins que c'est dans la région, pratiquement dépourvue de minerais de nickel, de la baie du Sud que nous avons trouvé les types de péridotite les plus richesen enstatite. Le minerai de nickel est d'ailleurs toujoursnettement associé aux parties superficielles des massifs de péridotite, c'est-à-dire aux parties ayant subi lesaltérations dues aux agents atmosphériques : c'est uu point sur lequel nous reviendrons en détail.

LES MINES DE NICKEL

B.

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— DIFFÉRENTS TYPES DE MINERAIS DE NICKEL DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE.

On voit par ce qui précède qu'il est assez malaisé de décrire les différents minerais de nickel de la NouvelleCalédonie, et la difficulté d'une semblable description est d'autant plus grande que l'on peut rencontrer pratiquement tous les passages d'un type à l'autre. Nous essaierons cependant de donner une idée de ce que sont les types que l'on rencontre le plus fréquemment. Nous les partagerons tout d'abord en deux catégories : les minerais qui sont, ou qui paraissent tout au moins, homogènes dans l'ensemble, et ceux qui, constitués par des portions de roches, des débris de roches, ou des terres, sont des masses minéralisées complètement inhomogènes, et sont vraisemblablement plus ou moins chargés des premiers. Mais ici déjà notre distinction est quelque peu arbitraire, et, si elle peut avoir une certaine utilité pratique, elle n'a aucune valeur scientifique, puisque nous savons parfaitement que l'analyse chimique ou l'examen microscopique montre le défaut d'homogénéité delà plupart des minerais que nous classerons dans le premier groupe. Parmi les minerais homogènes, ou paraissant tels, nous distinguerons ceux qui sont compacts, ceux qui sont pulvérulents, ceux qui sont quartzeux, et ceux qui sont argileux. Au premier et au second types appartiennent apparemment les seuls minerais véritablement homogènes et les seuls qui constituent une ou deux espèces minérales distinctes. La Garniérite et la Nouméite, entre lesquelles nous ne savons pas établir pratiquement de distinction, vraisem-