Annales des Mines (1903, série 10, volume 4) [Image 155]

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RICHESSES

MINÉRALES

DE

LA

NOUVELLE-CALÉDONIE

Dix ans plus tard, M. Heurteau, Ingénieur au Corps des Mines, était chargé par M. le Ministre de la Marine et des Colonies d'une mission en Nouvelle-Calédonie ayant pour objet d'en faire connaître les richesses minérales. Après avoir étudié dans l'ensemble la constitution géologique de l'île et examiné d'une façon approfondie les régions qui paraissaient alors présenter le plus d'intérêt au point de vue minier, M. Heurteau rédigeait un remarquable « Rapport sur la constitution géologique et les richesses minérales de la Nouvelle-Calédonie » (*). Cet important travail contient de précieux renseignements sur un grand nombre de points touchant à la géologie du pays et à ses gisements miniers, tout particulièrement en ce qui concerne l'or, le cuivre, et le charbon. L'insuffisance des cartes topographiques publiées à cette époque ne permettait pas encore la condensation de ces nombreux documents en une esquisse de carte géologique. En 1892, M. Pelatan, Ingénieur civil des Mines, profitant de l'achèvement récent de la carte dressée d'après les travaux de la mission topographique militaire, publiait une carte géologique de la Nouvelle-Calédonie accompagnant une description géologique d'ensemble du pays et de ses mines (**) ; cet Ingénieur, « ajoutant aux observations des précédents explorateurs bon nombre d'observations personnelles », essayait de coordonner les unes et les autres en une description, appuyée d'une carte, donnant « une idée assez nette de l'allure générale des grandes masses géologiques qui ont concouru à la formation du soi néo-calédonien » . (*) Rapport à M. le Ministre de la Marine et des Colonies sur la constitution géologique et les richesses minérales de la Nouvelle-Calédonie, par M. Emile HEURTEAU , Ingénieur des Mines [Annales des mines, 1' série, t. IX, p. 232 à 4S4 ; 1876). {**) Les mines de la Nouvelle-Calédonie, Esquisse géologique de la colonie, Mines de charbon, par Louis PELATAN , Ingénieur civil des Mines, ancien directeur de la Société le Nickel. Paris, publications du journal le Génie civil, 6, rue de la Chaussée-d'Antin (1892).

FORMATIONS

GÉOLOGIQUES

DE

LA

NOUVELLE-CALÉDONIE

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Ces divers auteurs, aidés des déterminations, faites en Europe ou en Australie, des fossiles recueillis au cours de leurs explorations, ont essayé de fixer l'âge des différentes formations de la colonie, sans parvenir encore à des résultats bien certains. Enfin, en 1901 , M. Maurice Piroutet, licencié ès-sciences, entreprenait dans la moitié Sud-Est de l'île une série de recherches géologiques et paléontologiques qui lui permettaient de préciser un certain nombre de points, et il vient de communiquer à la Société géologique de France une « Note préliminaire sur la géologie d'une partie de la Nouvelle-Calédonie » (*) . En dehors de ces études d'ordre général, il a été fait, sur un certain nombre de gisements ou groupes de gisements, différentes études particulières que nous aurons l'occasion de citer dans ce qui suit. Notre mission devant avoir, en raison des instructions de M. le Ministre des Colonies et des vœux, tant de M. le Gouverneur que du Conseil général de la colonie, qui l'avaient motivée, un but plus pratique et industriel que scientifique, nous n'avons pas eu le loisir de nous livrer à des études géologiques d'ensemble, et nous ne pouvons qu'apporter, par d'assez nombreuses observations faites dans les régions plus spécialement minières, une modeste contribution à la connaissance générale des formations de la colonie. Nous ferons donc surtout emprunt, dans les quelques indications que nous croyons devoir donner ci-dessous sur la géologie de la Nouvelle-Calédonie, aux observations de ceux qui nous ont précédé et dont nous avons rappelé ci-dessus les travaux.

(*) Bulletin de la Société géologique de France, 4° série, t. III, p. 135 d suiv., 1903.