Annales des Mines (1903, série 10, volume 4) [Image 154]

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RICHESSES

MINÉRALES

DE

LA

NOUVELLE-CALÉDONIE

avons passées dans l'intérieur de la colonie, effectuant au total des parcours de près de 2.000 kilomètres à chevalet de 1.000 kilomètres à pied, et gravissant un très grand nombre de fois les quelque 500 ou 600 mètres (et souvent même plus) de dénivellation qui séparent du fond des vallées la majorité des gisements, c'est à peine si nous avons pu visiter presque toutes les mines actuellement exploitées, examiner la plupart de celles qui l'ont été dans le temps, et parcourir quelques-unes des régions qui sont réputées renfermer d'importantes richesses encore vierges. Nous n'avons d'ailleurs pas seulement porté notre attention sur les conditions géologiques des gisements que nous visitions, nous en avons également examiné les conditions industrielles d'exploitation ou d'exploitabilité ; nous avons enfin étudié les diverses questions générales qui touchent à l'industrie minière de la colonie et à la solution desquelles est lié l'avenir de cette industrie. Après avoir fourni quelques indications générales sur les formations géologiques auxquelles sont associés les différents gisements de la Nouvelle-Calédonie, nous ferons connaître, pour chaque catégorie spéciale de produits minéraux, quels en sont les gîtes connus, quel est le développement des travaux auxquels ils donnent lieu, quelles sont les conditions industrielles dans lesquelles leur exploitation se poursuit, et de quel développement celle-ci paraitj susceptible. Nous passerons ainsi successivement en revue les nombreuses richesses minérales de la colonie, c'est-àdire d'abord le nickel, puis le cobalt, le chrome, et le fer, qui sont associés aux mêmes roches ; nous parlerons ensuite du cuivre, de l'or, et de différents autres métaux, et enfin des gisements de charbon. Nous ferons connaître en terminant quelles sont les circonstances d'ordre général qui sont de nature à influer sur le développement de l'industrie minière du pays, et quelles sont les mesures qui pourraient en augmenter l'essor.

FORMATIONS

GÉOLOGIQUES

DE

LA

NOUVELLE-CALÉDONIE

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PREMIÈRE PARTIE.

LES DIFFÉRENTES FORMATIONS GÉOLOGIQUES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE.

CHAPITRE PREMIER. INDICATIONS GÉNÉRALES SUR LA GÉOLOGIE DE L'ILE.

A.

— ÉTUDES GÉOLOGIQUES ANTÉRIEURES.

La première étude d'ensemble qui ait été faite de la géologie de la Nouvelle-Calédonie a été publiée en 1867; elle est due à M. Jules Garnier, qui, chargé par M. le Ministre de la Marine des fonctions d'Ingénieur chef du service des Mines de la Nouvelle-Calédonie, parcourut l'île de 1863 à 1866 dans presque toutes celles de ses parties qui étaient alors accessibles aux Européens. Cet auteur a donné (*) une description des différentes formations de la colonie en même temps qu'un aperçu de leur distribution géographique; il a étudié pour la première fois quelques-uns des points signalés comme aurifères et une partie des affleurements houillers ; il a signalé l'abondance du fer chromé et des minerais de fer, ainsi ■que la présence de plusieurs gisements de cuivre ; il a enfin, le premier, fait connaître l'existence de silicates magnésiens nickélifères en différents points de la colonie. (*) Essai sur la géologie et les ressources minérales de la NouvelleCalédonie, par M. GARNIEH , Ingénieur civil [Annales des mines, &' série, l - XII, p. 1 à 92, 1867).