Annales des Mines (1903, série 10, volume 4) [Image 19]

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LE GISEMENT DE

FER

SPATHIQUE

fossiles sont simplement celles-ci : on a trois points de repère : 1° les schistes argileux graphitiques du fond de la vallée appartiennent probablement au Silurien', étage E ; 2° la partie inférieure du gisement, où les fossiles ont été trouvés, est à peu près à la limite du Silurien et du Dévonien ; 3° les premiers terrains fossilifères que l'on rencontre au-dessus du gisement représentent le Trias inférieur (niveau de Werfen). S'il est stratigraphiquement démontré que les schistes argileux graphitiques forment la base de la zone des grauwackes, on peut considérer que l'âge de cette zone est assez bien déterminé par ces points de repère, au moins jusqu'au niveau métallifère. Age géologique des schistes et grès supérieurs non fossilifères. •—■ Il y a indétermination pour les terrains non fossilifères qui surmontent immédiatement le gisement. Ce sont : d'abord une brèche formée de débris des terrains sous-jacents, de puissance irrégulière et faisant parfois complètement défaut ; puis des schistes et grès rouges qui montent jusqu'au niveau de Werfen. La brèche témoigne de phénomènes d'érosion qui ont pu sj produire à une époque quelconque entre les périodes de dépôt des terrains encaissants, et il est très difficile de fixer son âge avec précision. Quant au grès rouge, Stur incline à le joindre aux formations triasiques ; il est vrai qu'il- est recouvert par les schistes de Werfen, qui forment habituellement la base du Trias dans les Alpes orientales ; mais la concordance des couches semble montrer qu'il n'y eut pas d'interruption dans la sédimentation entre ces deux niveaux, alors qu'il existe une coupure très nette entre le grès rouge et les dépôts primaires. A l'appui de son opinion, Stur cite deux cas, l'un près de Saint-Cassian, L'autre près de Lietzen et Admont où les schistes de Werfen surmontent soit des grès rouges, soit des schistes non fossilifères qui, pour diverses raisons, sont considérés comme

DE

L'ERZBERG,

PRÈS

EISENERZ,

EN

STYRIE

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triasiques. On peut donc, à Eisenerz, placer avec assez de vraisemblance la limite du Trias entre la brèche et les grès et schistes rouges. L'indétermination est alors restreinte à la brèche et à la partie supérieure du gisement ; il est impossible et d'ailleurs sans grandintérèt de préciser l'âge de la brèche. Il serait plus intéressant de fixer complètement l'âge du gisement : on no peut espérer résoudre cette question qu'en étudiant de près la stratigraphie de la formation métallifère. Description du gisement. — Age géologique de la partie non fossilifère. — Le minerai originel est le carbonate de fer spathique ; il est fréquemment accompagné de limonite qui provient de l'altération du carbonate ; on en a la preuve dans les morceaux que les mineurs nomment Kernpllinz et qui présentent un noyau de carbonate enveloppé par du minerai oxydé. La limonite est distribuée dans le gisement au hasard des fissures et des affleurements. La teneur du minerai n'est pas constante : on appelle Rohwand ou.Ankérite, un calcaire ferrifère trop pauvre en carbonate de fer pour être exploitable ; on rencontre également des bancs de calcaire tout à fait stérile; en fait, il y a toutes les transitions entre le minerai riche et le calcaire stérile. Outre le minerai carbonate, le minerai oxydé et les calcaires à divers degrés de minéralisation, le gisement comporte encore quelques lits schisteux, micacés, peu puissants, qui traversent tantôt les calcaires, tantôt le minerai. On a l'habitude de diviser la formation métallifère en deux parties très différentes au point de vue de l'exploitation : le gisement de Sobberhaggen, qui se développe sur le pourtour de la cuvette, et le gisement principal, qui repose sur le précédent et forme le centre