Annales des Mines (1903, série 10, volume 4) [Image 18]

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LE

GISEMENT

DE

FER

SPATHIQUE

sition, ni si le minerai reposait en concordance sur les schistes, comme cela a lieu sur la grauwacke. Il ne s'explique pas sur la question des calcaires intercalés dans les schistes et qu'on ne retrouve pas dans la grauwacke ; il les range dans ses coupes sous la dénomination de calcaires de transition, dénomination commune au calcaire du Reichenstein et au calcaire métallifère, qui sont pourtant tous deux postérieurs à la grauwacke. Enfin il classe dans la zone des grauwackes une partie des schistes et grès rouges qui reposent en discordance sur la formation métallifère, et cela sans autre raison que l'absence complète de fossiles permettant de déterminer leur âge. Découverte de fossiles dans la zone des grauwackes. — La très consciencieuse étude de Schouppe laissait subsister beaucoup d'obscurités ; quelques années plus tard, la découverte d'un petit nombre de fossiles, suivie des travaux de Stur et Siiess (*), permit de préciser un certain nombre de points. Dans les schistes argileux graphitiques qui affleurent au fond do la vallée de l'Erzbach, et que Schouppe place à la base de la zone des grauwackes, on trouve des boules de pyrite ayant donné lieu autrefois à un essai d'exploitation pour cuivre ; en cassant ces boules, on découvrit quelques Orthocères et des fragments de bivalves ; des recherches postérieures (**) permirent de reconnaître un Orthoceras appartenant à une forme de l'étage E de la classification de Barrande, c'est-à-dire du Silurien supérieur : on fut alors en droit d'identifier ces schistes avec les schistes de Dienten, qui leur sont pétrographiquement très semblables. (*) STUR,

Découvertes de fossiles du silurien supérieur dans les envi-

rons d'Eisenerz (Jahrbuch der K. K. geol. Reichsanstalt, l$M). (**) G. STACIIE, Sur le développement des couches siluriennes dans les Alpes orientales (Mittheilungen der K. K.geol. Reichsanstalt, 1879).

DE

L'ERZBERG,

PRÈS

EISENERZ,

EN

STYRIE

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En 1863, Albert Miller, professeur à l'Université de Léoben, montra à Stur un échantillon de fer spathique trouvé par un contremaître sur le flanc même de l'Erzberg, au lieu nommé Gloriette. Cet échantillon contenait une Rlivnchonelle rappelant la Rh. princeps ou la Rh. cuboides et un Spirifer que l'on reconnut plus tard comme étant le Sp. heteroclitm de Buch, caractérisant en Bohême les niveaux F et / du Silurien supérieur. Ni Miller, ni Stur n'ont vu ces fossiles en place et les recherches postérieures ne donnèrent que des fragments de Crinoïdes et de Brachiopodes non déterminables. Une troisième découverte beaucoup mieux établie est relative à la carrière de Sauberg, située sur le flanc Sud de l'Erzberg, en dehors du champ actuel d'exploitation du minerai de fer, mais néanmoins au sein delà formation métallifère ; il y a là quelques couches de calcaire, très fortement inclinées vers le Nord, se coinçant rapidement en direction du côté del'Est, en sorte qu'elles sont entourées de trois côtés par le fer spathique ; on y a trouvé des pygidiade Bronteuspalifer Beyr. avec le Bronteus cognatus et Cyrtoceras sp. ; ces fossiles indiquent les étages G et <7 4 de Barrande, qui étaient classés au moment de la découverte dans le Silurien supérieur et sont reconnus maintenant comme appartenant au Dévonien inférieur. Il résulte de ces dernières découvertes que la limite du Silurien et du Dévonien se trouve dans la formation métallifère. Il ne faut pas attacher à cette division un sens trop absolu : on se tromperait en cherchant dans les couches de l'Erzberg une distinction correspondante qui n'existe pas: il ne faut pas oublier que cette classification est établie d'après un très petit nombre de fossiles, et qu'il n'est nullement prouvé qu'il y ait entre le Silurien de Bohême et celui des Alpes orientales un parallélisme absolu dans la subdivision des étages. Les conclusions que l'on peut tirer des découvertes de