Annales des Mines (1903, série 10, volume 4) [Image 13]

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NOTE SDR LES MINES DE BITDME

La composition du bitume pauvre employé comme combustible et appelé « javor » dans le pays, est : Bitume soluble dans CS 2 .... Eau à 100° Produits charbonneux Résidus insolubles Pertes et produits non dosés

39,00 2,85 16,80 40,70 0,65 100,00

Irrégularité. — L'exposé qui précède sur les conditions de dépôt et de venue du malthe explique, sans qu'il soit besoin d'y insister d'une manière spéciale, comment les multiples gisements sont irréguliers comme dissémination, comme importance, comme remplissage et comme bases même d'évaluation. Il n'y a pour ainsi dire pas d'application possible des' règles ni procédés techniques employés pour les mines ordinaires. II L'exploitation doit nécessairement s'adapter aux circonstances locales. Bitume solide mat. — Avec des poches disséminées, peu profondes, de faibles dimensions et sans lien entre elles, pas de méthode d'ensemble ni d'installations mécaniques applicables. Avec des terrains tourmentés, coupés de ravins et de gorges profondes, pas d'autres transports que le dos de mulet. Anciennement on ne connaissait qu'un procédé. On grattait le sol, on faisait un petit puits de 6 à 8 mètres au maximum, et on extrayait ce qu'on pouvait sans se donner trop de peine, sans descendre plus bas, même s'il y avait encore du minerai sous les pieds, sans rien étayer ni remblayer. Dès que le chantier devenait difficile, soit par venue

EXPLOITÉES EN ALBANIE

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d'eaux, soit par éboulements, soit simplement par nécessité d'un travail jugé pénible, on s'en allait et l'on recommençait plus loin. Les anciens ont de la sorte gaspillé deux montagnes. La circulation est devenue fort dangereuse par suite de l'énorme quantité de trous qui y subsistent et des fissures du sol venant des éboulements et tassements. Il reste là une importante quantité de bitume (quelques milliers de tonnes) qu'on ne peut plus exploiter aujourd'hui. Nous avons essayé de reprendre en sousoeuvre et de plusieurs manières les restes ainsi abandonnés : nous avons dû y renoncer, parce que les difficultés d'eaux accumulées, d'inconsistance du terrain, etc. coûtaient plus cher à surmonter que la valeur à extraire. En plusieurs endroits, là où des reconnaissances nous indiquaient des poches non trop éloignées et à des altitudes supérieures au fond des ravins voisins, nous avons attaqué par galeries tracées à un niveau présumé celui du fond des poches, et nous avons réussi à installer des séries de petites sous-exploitations méthodiques. Nous avons réalisé ainsi des prix d'extraction sensiblement inférieurs. Mais peu nombreux ont été les chantiers de ce genre. Le système consiste d'ailleurs dans l'établissement d'une galerie principale légèrement montante pour l'écoulement des eaux et courbée suivant les conditions locales. Cette galerie, pourvue d'une petite voie type Decauville, traversait des stériles, recoupait du bitume ou passait sous lui ou près de lui et devait subsister jusqu'à épuisement de la région. A chaque point oit le minerai se manifestait, un chantier était ouvert avec aménagement, au voisinage de la galerie, de piliers de soutènement qui ne devaient être abattus (s'ils étaient en bitume) qu'en fin d'exploitation. Chaque chantier fonctionnait donc isolément. A 100 mètres, puis à 180 mètres de l'entrée de la galerie, un petit puits d'aérage était foncé depuis la surface du sol, puits rudimentaire de 0 ra ,70 à 1 mètre de diamètre, sans