Annales des Mines (1903, série 10, volume 3) [Image 124]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

240

RICHESSES MINÉRALES DES POSSESSIONS RUSSES

gers que nous avons préféré franchir la crête divisoire en passant par Khazaret Soultan, c'est-à-dire en redescendant d'abord vers le Sud. De Mazar à Saripoul, le chemin franchit un col à 2v460 mètres. Voici d'ailleurs les cotes de ce chemin :

Mazar, départ Crète séparatrice des 2 bassins Point culminant de la route Saripoul

Mètres.

Différence.

1980 2329 2360 1780

-f 349 + 380 - 580

La distance totale est de 15 verstes environ, que nous avons mis deux heures et demie à franchir. La descente est très mauvaise, constamment en corniche sur des parois de grès et de marnes, juste la place du pied du cheval. C'est un chemin dangereux, surtout par temps de pluie. Mieux vaut attendre que d'y passer avec terrain glissant. A Saripoul, on est encore dans les grès et marnes. La rivière Yak-Sou y est forte et torrentueuse, coupée par des cluses étroites qui sont bien gênantes pour le dragage. Sinon il y aurait bien à faire pour ce genre d'industrie. On voit des orpailleurs de tous côtés lavant dans les sables superficiels et y gagnant leur vie. Que serait-ce si on pouvait draguer le bed-rock ! Au-dessus de Saripoul, il y a un joli morceau d'environ 9 verstes de longueur sans cluses sérieuses, qui ferait un joli champ d'exploitation pour un appareil de 50 mètres cubes à l'heure. De Saripoul à Talbar. — On remonte constamment sur sa rive droite la rivière Yak-Sou, qui a son cours presque rectiligne dans son ensemble. La rivière s'encaisse et se resserre peu à peu. Je considère qu'à une dizaine de kilomètres au-dessous de Saripou' elle devient indragable à cause des cluses fréquentes. ^ ce n'était cette circonstance, les fonds seraient excellente ITINÉRAIRE. —

EN ASIE CENTRALE

241

à draguer, car il y a des orpailleurs de tous côtés. Beaucoup même prennent l'alluvion sous l'eau en plongeant pour l'aller chercher. Village Sia-o-par. — A 20 verstes de Saripoul, nous couchons dans ce village, où on nous reçoit bien. Nous sommes toujours dans la marne et le grès de la base; mais, par toutes les vallées latérales, on aperçoit le magnifique coup d'œil des conglomérats ruiniformes. Village de Khodja. — A 8 verstes de Sia-o-par se trouve sur la rive droite, après un pont dangereux, un pauvre village de Khodjas (nobles). C'est ici que s'embranche la route allant directement au placer Nicolas (40 verstes, deux cols élevés). La rivière est maintenant complètement encaissée et, quoique roulant un volume considérable d'eau, invisible dès qu'on ne la longe pas sur le parapet même de la fracture dans laquelle elle coule presque souterrainement. Le lit est creusé dans les grès tendres de l'Éocène inférieur. Village de Chougno. — Huit verstes en amont du villagede Khodja, on rencontre, sur la rive gauche, le village de Chougno, au confluent du fameux Safet-Daria avec le Yak-Sou. Cet affluent me paraît presque aussi fort que le Yak-Sou, et j'estime son débit à 4 mètres cubes par seconde, sinon plus. ' Mage de Talbar. — Nous arrivons enfin, à 4 kilomètres l'ius haut, au village de Talbar, centre de nos opérations. A 1/2 verste en aval se trouve le confluent de la rivière 0 Khazaret-i-scha, descendant, comme le Safet-Daria, dlt glacier du même nom. Pente longitudinale du Yak-Sou dans la partie supérieure de son cours. — L'itinéraire que je viens de dénr ^ e, au cours duquel j'ai pris de nombreuses hauteurs arométriques, m'a permis de relever des chiffres de pente Moyenne des thalwegs qui sont fort intéressants.