Annales des Mines (1902, série 10, volume 2) [Image 211]

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CONCERNANT LE DEBIT DE LA VAPEUR

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OBSERVATIONS SUR LES EXPERIENCES DE M. RATEAU

alcool. S'il en est ainsi, la valeur du débit réel des tuyères convergentes se tiendra quelque peu au-dessous du débit théorique calculé. Il faudra donc faire précéder la formule d'un coefficient k inférieur à l'unité. Mais, en outre et en dépit des précautions minutieusement prises par M. Râteau, il est fort possible que quelques différences se soient produites dans la qualité de la vapeur employée à des jours différents et aussi dans la façon tout indirecte d'en mesurer le débit par les indications d'un thermomètre. Ce fait apparaît nettement pour, l'orifice en minces parois D, lequel a été soumis, les 12 et 13 mars 1896, à des déterminations expérimentales dont la traduction par le calcul exige des coefficients égaux respectivement à 1,02 et à 1,00, ce qui s'expliquerait, par exemple, par une légère variation dans l'état de siccité de la vapeur employée pendant ces deux journées d'expériences, ou par la variation précitée du 0 du thermomètre. La présence d'une certaine quantité d'eau non vaporisée aura pour effet certain de faire croître au delà des prévisions les débits les plus considérables. Dans le mélange plus ou moins homogène qui constitue la vapeur humide, la partie gazeuse éprouve seule le phénomène de la régularisation du débit ; à partir d'une perte de charge déterminée, la partie liquide (*) continue à s'élancer vers le vide d'aval avec une vitesse indéfiniment croissante avec la raréfaction. Le débit d'un mélange de vapeur et d'eau croîtra donc légèrement encore à partir de la limite, et cette faible erreur affectera surtout les orifices en minces parois dans lesquels la vapeur n'éprouve aucun contact prolongé avec le métal, aucun réchauffement, aucune (*) J'ai des raisons de croire que cette partie liquide ne se volati pas immédiatement à son passage à la tranche de l'orifice où la vitess aurait du reste pour eil'et de provoquer un refroidissement, une conae sation. Cette condensation ne se produit pas non plus à mon avis.

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dessiccation préalable à son jaugeage à la tranche de l'orifice. C'est ce que nous constatons par l'exagération du coefficient A-, qui atteint la valeur 1,02 pour les plus forts débits. Il est remarquable que le coefficient k soit précisément égal à l'unité pour les deux séries des expériences de M. Râteau qui s'écartent de l'adiabatisme, c'est-à-dire pour lesquelles ma formule elliptique généralisée s'applique à l'exclusion des autres formules, je veux parler : \" de la tuyère convergente B conico-cylindrique de demi-angle 9° ; 2° de l'orifice D en minces parois pour la série d'expériences effectuées le 13 mars 1902. Pour les orifices convergents adiabatiques A et B, j'ai dû lui donner la valeur moyenne k = 0,96 qui, par une coïncidence digne d'être signalée, se rapproche du coefficient m 0 , spécial à la vitesse, envisagé par Hirn dans sa formule et qui est égal à 0,97, et aussi du coefficient moyen 0,97 du débit de la tuyère à eau déterminé par M. Râteau dans les expériences de tarage des 27 et 3l> janvier 1896. Enfin, pour la série d'expériences de l'orifice D en minces parois, qui comprend principalement les déterminations faites par M. Râteau le 12 mars 1896, je lui ai attribué la valeur k = 1,02. J'ai du reste entremêlé en un seul tableau les deux séries d'expériences des 12 et 13 mars, suivant l'ordre décroissant des rapports R de la perte de charge p u — p i à la charge p. Les tableaux IV, V, VI, VII, VIII renferment les éléments du calcul et le calcul de la formule du débit par centimètre carré de section de chaque orifice : (9)

,1 = a viffiw, X km \J\ \JH (l - f R \, a

formule qui devient pour les débits limites correspondant