Annales des Mines (1902, série 10, volume 2) [Image 182]

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démontrent l'absence de fragilité ; or on cite des exemples du contraire, certains métaux fragiles à l'emploi avant bien supporté les essais de traction. Essais au choc sur barreaux entaillés. — Plusieurs ingénieurs pensent que l'essai au choc sur barreaux convenablement entaillés permet de vérifier sûrement et facilement les qualités pratiques des métaux ; mais l'accord sur le détail des procédés à employer n'est pas encore complet, de sorte qu'il est assez difficile de les substituer actuellement aux essais de traction dans les cahiers des charges. Les différentes méthodes proposées sont encore l'objet d'expériences comparatives. La méthode de M. Barba a été indiquée dans un rapport du 6 décembre 1893 publié dans le tome II de la Commission des Méthodes d'essai des matériaux de construction, deuxième session (p. 321). Elle consiste à pratiquer dans un barreau suffisamment long (en général 300 millimètres) une série d'entailles transversales distantes de 25 millimètres. Le barreau est ensuite encastré dans un support rigide au droit d'une entaille, placée à la partie supérieure ; la partie saillante reçoit le choc d'un mouton dont on peut faire varier la hauteur de chute. En diminuant successivement cette hauteur par petites quantités, et en opérant sur des tronçons successifs de l'éprouvette, on arrive à déterminer deux hauteurs voisines, dont l'une suffit à produire la rupture en un coup de mouton, tandis que l'autre est trop faible ; la hauteur strictement nécessaire pour la rupture est comprise entre ces deux hauteurs voisines. L'entaille est faite suivant un angle de 45°, le fond étant constitué par un arrondi ne dépassant pas 0 mn',2. Les éprouvettes ont une largeur de 30 millimètres, et l'épaisseur de la tôle d'où elles proviennent. Une méthode analogue a été appliquée par M. Van-

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(ierheym au laboratoire d'essais de la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée, mais avec entailles entourant le barreau. La section primitive du barreau est carrée, et les entailles sont obtenues sur le tour avec un outil aigu; elles laissent une section circulaire de 16 millimètres de diamètre. Les entailles sont distantes de 30 millimètres, et le mouton frappe à 20 millimètres de l'encastrement de l'éprouvette, qui coïncide avec le plan d'une entaille. Pour réduire l'effet de l'usure de l'outil, l'entaille est ébauchée jusqu'à 0 mm ,3 près par un outil en bon acier et terminé par un outil extra-dur en acier chromé, arrosé avec un mélange d'huile et d'essence de térébenthine. On peut ainsi exécuter un grand nombre d'entailles sans qu'elles présentent de différences appréciables à la loupe (*). M. W. Ast, à Vienne, a employé une méthode analogue avec deux entailles aiguës parallèles, une sur la face supérieure, l'autre sur la face inférieure du barreau, et avec des entailles circulaires à section rectangulaire (mémoire présenté au Congrès de Budapest, par MM. Ast et Barba, sur X établissement de méthodes d'essai pour la détermination des propriétés du fer et de l'acier dans le but d'employer éventuellement ces méthodes lors de la réception des métaux). M. Brinell encastre le barreau, entaillé par deux traits de scie sur des faces parallèles, et le soumet aux chocs, en porte-à-faux, d'un mouton tombant de hauteurs croissantes. Les expériences de M. Brinell sont décrites dans le mémoire précité de MM. Ast et Barba (p. 65). Cette méthode d'essai, fort intéressante pour des études d'ordre scientifique, a le défaut d'être un peu trop longue pour les essais courants de réception, et d'exiger des (*) Voir, à ce sujet, une Note sur Vessai au choc des métaux, etc. Présentée nu Con-rès de Budapest, en 1901, par M. Vanderheym.