Annales des Mines (1902, série 10, volume 2) [Image 159]

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REVTE

DE

LA

CONSTRUCTION

DES

MACHINES

Cependant il semble que ces difficultés ne sont pas insurmontables. La machine récente d'Ostergren (*) fonctionne d'après ce principe. Dans une communication a l'Académie des Sciences (**), M. G. Claude annonce avoir réussi à liquéfier l'air, dans un véritable moteur à air comprimé, avec une dépense de puissance motrice relativement assez faible. Les résultats annoncés par M. Claude sont confirmés par M. d'Arsonval. M. Claude estime que le graissage du tiroir et du piston du moteur où l'air se détend n'est indispensable que pendant la phase préparatoire où la liquéfaction de l'air n'est pas encore commencée, et certains éthers de pétrole restant fluides à très basse température assurent le graissage pendant cette phase. L'air froid évacué par le moteur (c'est-à-dire la totalité de l'air pendant la phase do mise en train, et la fraction non liquéfiée une fois l'appareil en marche normale) s'échappe à travers un échangeai' de température, où circule en sens inverso l'air comprimé qui l'alimente, air comprimé qui se trouve ainsi déjà refroidi avant de pénétrer dans le cylindre. L'appareil de M. Claude, alimenté par l'air à une pression de 29 à 31 kilogrammes par centimètre carré, tournant ii 230 tours par minute, avec admission au 5e , a fourni 20 litres d'air liquide à l'heure, en développant une puissance effective de 6 à 7 chevaux. L'air comprimé était pris aux réservoirs d'une usine de compression établie pour le service de la Compagnie des Omnibus do Paris; la puissance dépensée pour la compression était estimée à un peu plus de 30 chevaux. Il serait très intéressant de soumettre à des expériences précises des appareils de ce genre, avec moteur spécial fournissant la puissance motrice. Le résultat annoncé de (*) Bulletin de la Société d'Encouragement pour l'industrie nalionale, janvier 1902, p. 107. Comptes Rendus, 30 juin 1902.

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20 litres pour environ 25 chevaux-heures, soit 0,8 litre par cheval-heure, est déjà fort remarquable (*). La liquéfaction industrielle de l'air est obtenue par la machine de Linde, dont un certain nombre d'exemplaires ont déjà été construits avec des puissances diverses. Cette machine ne possède pas de cylindre détendeur, et la détente de l'air comprimé s'y fait sans production de travail externe recueilli par un piston. Lorsque l'air s'écoule par un orifice d'une enceinte à pression élevée dans une enceinte où règne une pression moindre, on admet souvent, en assimilant l'air à un gaz par/ait, qu'une fois revenu au repos, dans la seconde enceinte, il se retrouve à la température initiale : Vénergie interne d'un gaz parfait, dont la température ne varie pas, est indépendante de la pression ; les travaux externes mis en jeu correspondent à l'expulsion du gaz hors du premier réservoir, et au refoulement du gaz du second réservoir : l'expression de ces deux travaux, qui sont de signes inverses, est donnée par le produit de la pression par le volume écoulé, produit qui reste constant d'après la loi de Mariette. Cette assimilation est suffisamment exacte, quand les écarts des pressions ne sont pas très grands. Mais, en réalité, la température de l'air s'abaisse dans une détente adiabatique sans travail externe, ainsi que l'ont démontré Joule et Thomson(**). L'abaissement de la température de l'air, passant de la pression j> [ à la pression p., (pressions en kilogrammes par centimètre carré) , serait, en degrés centigrades : p, —pj 4

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