Annales des Mines (1902, série 10, volume 2) [Image 158]

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REVUE DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES

Revue de Mécanique, principalement en 1897, par M. G. Richard, articles où l'on trouvera de nombreuses indications bibliographiques ; du même auteur, /es Machines frigorifiques dans ta Mécanique à l'Exposition de 1990. Fabrication delà glace. — La préparation de la glace, quand elle doit être consommée directement dans les boissons, exige des dispositions spéciales pour la purification de l'eau employée. Le mieux est de soumettre cette eau à la distillation : une installation de ce genre est décrite dans l'ouvrage précité de Richard (les Machines frigorifiques à l'Exposition de 1900). D'après le même auteur, on arrive àproduire plus de 20 kilogrammes de glace à l'heure par chev^al indiqué au moteur; les grandes installations dépassent même cette production dans certains cas. Appareils à affinité. — Dans les appareils dits à affinité, la chaleur est directement appliquée à une dissolution dans l'eau de gaz ammoniac, qui se dégage et est envoyé dans un condenseur, où il prend l'état liquide. Des condenseurs, le liquide passe dans le réfrigérant, puis dans le vase d'absorption, qui remplace l'aspiration du compresseur; dans ce vase d'absorption, la dissolution ammoniacale se reforme. Cette dissolution est renvoyée, dans la chaudière où elle est chauffée. Ce retour est contins dans les grands appareils. Il semblerait que cette application directe de la chaleur dût être préférable à son emploi dans un moteur; mais il n'en est rien, diverses circonstances, et notamment la vaporisation de l'eau avez le gaz ammoniac dans la chaudière, troublant le fonctionnement de l'appareil. En somme, les bonnes machines dépensent moins de combustible, et on renonce de plus en plus aux appareils à affinité, au inoins pour les installations importantes (*).

(*) Voir Revue île Mécanique, 1807, p. S8 b

EN

L'AN

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Liquéfaction des gaz. — A l'industrie frigorifique se rattache la production de gaz liquéfiés. Ainsi qu'on l'a rappel» un peu plus haut , un gaz ne peut être liquéfié qu'à une température inférieure à une certaine limite, dite tempérai are critique. Lorsqu'on peut facilement refroidir le gaz au-dessous de cette température critique, s'il s'agit, par exemple, d'acide carbonique, pour lequel la limite est de 32°, il suffit d'une pression convenable pour liquéfier le gaz; mais, quand la température critique est très basse, par exemple avec l'oxyde de carbone ( — 139°), l'oxygène ( — 113"), l'azote ( — 145°), l'hydrogène (environ — 220°), la liquéfaction n'est possible qu'avec des procédés spéciaux. L'opération est en quelque sorte inverse de celle qu'on produit dans les machines frigorifiques ordinaires à liquides : ces dernières machines réduisent le fluide en liquide dans le condenseur sous une température voisine de la température ambiante; puis on fait pénétrer ce liquide dans le réfrigérant, où il se vaporise et'entretient une basse température. Au contraire, pour liquéfier l'air, par exemple, on ne peut, sous la température ambiante, l'avoir qu'à l'état gazeux, quelle que soit la pression, et, à la température inférieure, il s'agit non de vaporiser le liquide, mais de condenser la vapeur. Liquéfaction de l'air. — En théorie, le principe de la machine frigorifique à air permet de le refroidir autant qu'il est nécessaire à l'aide d'une détente adiabatique avec production do travail externe, en partant d'une pression initiale suffisamment élevée, donnée par le compresseur. En opérant sur de l'air sec, on évite l'apport de chaleur provenant de l'humidité et les obstructions causées par la congélation de l'eau. La réalisation de ce principe simple a - jusqu'à présent, présenté de grandes difficultés : le graissage du piston ne peut se faire par les moyens usuels, et il s'échauffe par le frottement contre le cylindre.