Annales des Mines (1902, série 10, volume 2) [Image 18]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

28

ÉTUDE

SUR

LES

III.

FEUX

DES

MIXES

DE

HOUILLE

— INCENDIES.

Sous lo nom d'incendie doit être spécialement désignée l'inflammation rapide d'une galerie ou d'une partie de mine dont la combustion est surtout alimentée par les matériaux du boisage. On peut dire que, d'une façon presque générale, ces incendies sont dus à un défaut de surveillance d'anciens feux et à une négligence du personnel chargé de leur entretien. Aussi est-il à remarquer qu'ils se produisent, pour la plupart, un jour de chômage pendant lequel la vigilance est forcément moindre. Tels sont les cas suivants : Le 5 décembre 1891 (Fête de Sainte Barbe), un incendie se déclara au niveau 206 de Combes, qu'il risqua de compromettre dès son début; le 25 décembre 1891 (jour de Noël), on perdit la galerie de roulage de la mine de Fareyrès (niveau 190), galerie protégée par un coffrage depuis une dizaine d'années. Dans la nuit du dimanche 1 er au 2 septembre 1895, un incendie survint au niveau 186 du pendage Ouest de Bourran et fit perdre 250 mètres de galeries au charbon, la galerie d'écoulement des eaux vers Combes et l'une des sorties d'air. Le dimanche 15 juillet 1900, le retour d'air du Nord de la mine de Bourran, vers le puits Robert, s'enflamma. On put heureusement reconquérir cette sortie. Mode de combat. — Après avoir pris soin de diminuer l'accès de l'air sur l'incendie, on essaye de s'en rendre maître au moyen de l'eau, si le mal n'est pas encore trop grand, surtout si on est exposé à perdre une des issues principales de la mine. C'est de cette façon qu'à la mine de Bourran on par-

DANS

LE

BASSIN

D'AUBIN-DECAZEVILI.E

29

vint à reconquérir des sorties d'air compromises par le feu. a) Le 7 juillet 1890, un incendie d'une très grande violence se déclarait au niveau 203; la galerie de retour d'air se trouvait prise sur une grande longueur, ainsi que les deux puits de sortie (Lassalle et Robert). On lutta corps à corps avec l'incendie, reconstituant la galerie à mesure que l'on avançait et coffrant les parties encore en ignition. Enfin, après une lutte longue et pénible, on parvint à reprendre au feu toute la galerie, et l'on put atteindre les deux puits, qui furent conservés. b) Le 15 juillet 1900, l'incendie se développait dans la galerie de retour droit du niveau 186, mettant en danger le puits Robert pour la seconde fois; on lutta comme dans le cas précédent, et l'on remporta la victoire assez facilement. Le plus souvent, on est obligé d'abandonner, au moins provisoirement, la partie incendiée que l'on isole au moyen de barrages, de façon à empêcher l'arrivée de l'air et à étouffer le feu. On tente, plus tard, de reprendre les galeries fermées. On a employé autrefois avec succès, à la découverte de la Vaysse, une manière d'opérer qui a permis de reprendre des galeries en feu, parfois même éboulées sur une certaine hauteur. Ce mode de combat, qu'on pourrait désigner sous le nom de méthode par barrages mobiles, se poursuit de la façon suivante. On commence par boucher l'orifice de la galerie à reconquérir au moyen de terre simplement jetée à la pelle et suffisamment serrée en couronne pour arrêter les dégagements de fumée. Après quoi on attaque le devant du talus ab (fig. 4) pour l'enlever; les débris charbonneux sont emportés, et la terre relevée, à laquelle s'en ajoute une certaine quantité venant de l'extérieur, est refoulée par-dessus le cavalier abc et va refont-