Annales des Mines (1902, série 10, volume 1) [Image 296]

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DIMINUTION DES RISQUES D'ACCIDENTS

cette cause, s'est réduite de plus des deux tiers. Toutefois la diminution des accidents de ce genre, dans lesquels l'inexpérience des ouvriers joue un rôle prépondérant, n'a pas été régulière; et l'on constate leur recrudescence dans la période de 1891 à 1900. L'emploi des mèches dites de sûreté, les précautions prises avant de les allumer, l'interdiction de revenir sur les coups ratés, ont puissamment contribué à restreindre les accidents occasionnés par les coups de mine. 4° Les accidents survenus dans les puits accusent une forte diminution. Ils donnaient lieu, toutes causes réunies, à 13,14 tués par 10.000 ouvriers du fond pendant les années 1850, 1853, 1857, et seulement à 2,52 tués pendant la période 1891 à 1900. La réduction finale est de plus des quatre cinquièmes. Les dangers se sont surtout atténués en ce qui concerne la rupture des câbles, chaînes, engins,' catégorie d'accidents dans laquelle la statistique comprend les chutes de tonnes, d'objets, etc.. Les chutes des personnes, soit • depuis la surface, soit à des niveaux quelconques dans les puits, quiformentla seconde catégorie, sont aussi devenues beaucoup plus rares. Les améliorations réalisées en vue de. la sécurité ont principalement consisté dans l'emploi des cages pour la descente et la remonte du personnel, dans celui des parachutes, dans les essais de résistance, la vérification journalière et le renouvellement plus fréquent des câbles, dans l'adaptation de freins puissants aux machines d'extraction, dans la pose de barrières aux abords des puits et des recettes, dans la fermeture automatique de ces barrières, sans parler d'une série d'autres mesures préventives qui sont énumérées dans le règlementtype. 5° Les autres accidents sont dus à l'asphyxie par -des gaz délétères autres que l'hydrogène carboné, notani-

DANS LES HOUILLÈRES FRANÇAISES DEPUIS 1833

ment par l'acide carbonique, aux inondations, diverses.

à

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des causes

Ceux qui se sont produits dans le roulage, du fait de l'exploitation des voies ferrées souterraines, figurent séparément dans une colonne du tableau pour les deux dernières périodes. Cette distinction a paru motivée par le développement de plus en plus grand de ces voies ferrées et par l'accroissement corrélatif des dangers auxquels est exposé le personnel employé au roulage souterrain. Pour les années antérieures, les accidents de cette nature rentrent dans ceux de l'avant-dernière colonne du tableau n° 2. Cette colonne comprend les ouvriers tués à la surface, sauf pour les années 1850, 1853, 1857, où le renseignement fait défaut. Sans cette lacune, dans le tableau donnant la proportion dès ouvriers tués par 10.000 ouvriers du fond et du jour réunis, le nombre 2,93 serait remplacé par un nombre plus élevé, et il en serait de même pour le total correspondant des ouvriers tués. Pendant les deux dernières périodes décennales, les accidents de surface ont été relevés d'une façon distincte par les ingénieurs chargés d'établir la statistique, tandis • qu'ils étaient confondus auparavant avec les accidents souterrains dus à des causes diverses. Le nombre moyen des ouvriers tués sur le carreau des mines, par 10.000 ouvriers du jour, a été de 5,05 de 1881 à 1890 et de 5,98 de 1891 à 1900. Ces nombres s'abaissent à 1,5 et à 1,7 respectivement, si l'on rapporte les morts à 10.000 ouvriers du fond et du jour réunis. D'après cela, au nombre 2,93 dont il vient d'être question, il serait logique de substituer environ 4,6. D'autre' part, en additionnant les nombres inscrits dans les deux avant-dernières colonnes du même tableau, on trouve 4,63 pour l'avant-dernière période décennale et 4,97 pour la dernière.