Annales des Mines (1902, série 10, volume 1) [Image 281]

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RECHERCHES SUR LES ACIERS AU NICKEL

avons cependant pu signaler un acier au manganèse à 8,29 p. 100, dont les propriétés mécaniques à la traction sont remarquables et qui n'est pas sans quelque valeur à l'essai au choc (Voir les tableaux XXXI et XXXII). Aciers du troisième groupe. — Les aciers au nickel proprement dits de ce groupe ont des teneurs comprises entre 21 et 27 p. 100 de nickel; les aciers au nickel carburés ou chromés qui en font partie ont des teneurs en nickel d'autant plus réduites que la teneur en carbone est plus forte. Tous ces aciers durcissent considérablement par la trempe, parce que la proportion de fer non magnétique qu'ils contiennent est mise par ce traitement en état d'être transformée en fer magnétique sous l'influence de la température ordinaire. Ces aciers ne sont pas durs lorsque leur point de transformation au refroidissement est très proche de la température ordinaire; ils peuvent alors être tréfilés, ce qui les fait préférer aux aciers du groupe précédent, pour les applications qui exigent un étirage à froid. Nous ne connaissons actuellement aucune application de ces aciers en dehors de celles que les travaux de MM. Ch. -Ed. Guillaume et L. Perret ont permis de leur découvrir dans l'horlogerie. Cette industrie utilise leur propriété particulière d'intermédiaires entre les aciers magnétiques et les aciers non magnétiques, propriété qui a des conséquences intéressantes au point de vue de la variation de l'élasticité avec la température. Ceux des aciers de ce groupe qui contiennent beaucoup de fer non magnétique ne sont pas durs à la température ordinaire ; mais ils le deviennent lorsqu'ils sont soumis à un refroidissement intense. Cette propriété remarquable pourra probablement, dans certains cas, être utilisée soit pour durcir après usinage -achevé à l'état

A HAUTES TENEURS

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doux, soit pour durcir seulement en certains points des pièces. Des résultats remarquables ont été obtenus dans cet ordre d'idées avec des aciers contenant du chrome (Voir tableau XXII). Mais ce procédé ne permet pas de dépasser notablement une limite d'élasticité de 130 kilogrammes par millimètre carré avec une résistance à la rupture de 150 kilogrammes par millimètre carré et 3 ou 4 p. 100 d'allongement à la rupture. Les résultats inscrits au tableau XIII, obtenus en soumettant des aciers de cette catégorie au refroidissement dans la neige carbonique et l'air liquide, ont montré qu'on ne doit pas compter sur le refroidissement pour obtenir des duretés beaucoup plus grandes que celles des aciers du deuxième groupe. Les aciers au manganèse de ce groupe n'ont pas été suffisamment étudiés pour qu'il soit possible de leur désigner des applications. Aciers du quatrième groupe. — Il convient d'examiner séparément les principales variétés d'aciers qui forment ce groupe ; elles ont toutes pour caractère principal d'être à basse limite d'élasticité, c'est-à-dire déformables par un effort assez faible, et à grand allongement à la rupture. Il en est de particulièrement intéressantes, sur lesquelles il est bon d'attirer bien spécialement l'attention, comme très remarquables par leur grand allongement à la rupture et leur résistance au choc exceptionnelle. Aciers au nickel proprement dits. — Ce sont les aciers à teneurs en nickel supérieures à 27 p. 100. Leurs qualités à la traction sont définies parles essais que nous avons donnés tableaux II et IX ; leur limite d'élasticité est peu élevée et très éloignée de la résistance à la rupture. Leur allongement à la rupture est grand et ils sont très pou fragiles à l'essai de choc (Voir tableau VII).