Annales des Mines (1902, série 10, volume 1) [Image 206]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

398

RECHERCHES STJR LES ACIERS AU NICKEL

d'aciers au nickel de teneurs diverses, préparés par M. R.-A. Hadfield, la position des points de transformation qui se manifestent pendant le refroidissement, a constaté que la transformation subie vers 0° par les aciers au nickel à 25 p. 100 de nickel, découverte par MM. Hopkinson et H. Le Châtelier, n'est qu'un cas particulier d'une loi plus- générale : les points de transformation des aciers au nickel s'abaissent à mesure que la teneur en nickel s'élève jusqu'à atteindre une température inférieure à 0°, ainsi que l'avaient déjà constaté MM. J. Hopkinson et H. Le Châtelier. M. Osmond signale aussi dans la même note qu'un échantillon à 29,07 p. 100 de nickel, presque non magnétique à la température ordinaire, le devient notablement, mais seulement d'une manière temporaire, à —70°. Un échantillon à 49,65 p. 100 de nickel est magnétique à la température ordinaire. M. Ch. -Ed. Guillaume, étudiant une série d'aciers au nickel préparée par Imphy à son intention, a déterminé les points de transformation au refroidissement et à réchauffement d'un grand nombre d'échantillons de teneurs comprises entre 0 et 45 p. 100 de nickel. Il a établi définitivement que les points de transformation des aciers au nickel s'abaissent progressivement à mesure que la teneur en nickel s'élève, mais seulement jusqu'à 25 p. 100 environ; au delà, les points de transformation se relèvent. Mais la transformation change de nature ; après avoir été irréversible, elle devient réversible. De 0 à 25 p. 100, à mesure que la teneur en nickel s'élève, le point de transformation au refroidissement s'abaisse beaucoup plus rapidement que le point de transformation à réchauffement, de telle sorte que ces deux points s'écartent de plus en plus l'un de l'autre. On voit ainsi s'augmenter de plus en plus l'étendue de la région de l'échelle des températures pendant laquelle l'acier peut

A HAUTES TENEUKS

399

exister à deux états allotropiques différents, comme l'ont signalé J. Hopltinson et M. H. Le Châtelier pour l'acier à 25 p. 100 de nickel. Lorsque la teneur en nickel dépasse 25 p. 100, la transformation allotropique devient brusquement réversible d'une manière presque absolue. Les études de M. Guillaume sur diverses propriétés physiques des aciers au nickel, telles que la dilatation, la densité, l'ont, aussi bien que ses études spéciales des propriétés magnétiques, amené à considérer comme fondamentale la division des aciers au nickel en deux groupes, les irréversibles et les réversibles, c'est-à-dire ceux qui accusent la transformation irréversible et ceux qui accusent la transformation réversible. On remarquera que cette distinction fondamentale est précisément celle qui ressort de notre étude des propriétés mécaniques d'une série d'aciers au nickel à teneurs croissantes. Les aciers à haute limite d'élasticité et haute résistance à la rupture sont les irréversibles, et les aciers à basse limite d'élasticité et grands allongements les réversibles. On voit quelle est, pour le métallurgiste, l'importance de l'étude des transformations allotropiques, et, notamment celle de la transformation irréversible. Nous aurons à revenir sur les travaux do M. Guillaume relatifs aux conditions dans lesquelles se fait cette transformation irréversible. M. Osmond a formé une série complète d'aciers au nickel de teneurs variant de 0 h 100 p. 100, en réunissant aux échantillons préparés par M. Hadfield, et déjà étudiés par lui, une partie de ceux que nous avons préparés nous-mêmes à Imphy pour les études de M. Guillaume, et d'autres échantillons à teneurs en nickel supérieures à 50 p. 100 préparés à Denain par M. Werth. Il a déterminé leurs points de transformation à réchauffement et au refroidissement (*). (*) Comptes Rendus, t. GXXVIII, p. 306, janvier 1899. Tome 1, 1902.