Annales des Mines (1902, série 10, volume 1) [Image 113]

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LE

GISEMENT DE MINERAI DE

FER OOLITHIQUE

ration, qui découle nécessairement de la comparaison des cotes de niveau de la couche à l'Est de Bettainvillers avec celles que l'on a trouvées à Mancieulles et la Malmaison, est d'ailleurs figurée encore aujourd'hui à la surface par l'allure du toit de l'oolithe de Jaumont, qu'on peut suivre assez commodément, de part et d'autre de la vallée de la Mance. § 9. —■

RÉGION CENTRALE.

Paille de Fontoy. ■— Il nous reste à parler d'une faille qui est isolée dans l'intérieur du synclinal d'OttangeTucquegnieux ; c'est celle de Fontoy, dont la direction, toujours S. O.-N. E. dans l'ensemble, est légèrement retroussée vers le Nord, aux deux extrémités. La partie septentrionale vers Angevillers a été bien déterminée par les auteurs allemands, et neus la représentons comme eux. Pour la partie située à l'Ouest de Fontoy, nous proposons un tracé nouveau qui a l'avantage d'expliquer un fait qui n'avait pas été bien éclairci jusqu'alors. Entre les sondages ZZ, d'une part, où la couche grise est à la cote 67, et XA et YZ, où elle est à 146 et 130 (Voir Annexe A 6 ), il y a une différence de niveau de 70 mètres environ, que traduisent les courbes 70 et 140, sensiblement juxtaposées sur l'accident. Au Nord de la faille, l'allure concave des courbes 70, 80 et autres dessine, d'une façon continue, le synclinal d'Ottange. Jusqu'à quel cote le thalweg de celui-ci descend-il au Nord de la faille de Fontoy ? C'est ce que le sondage YY, dit d'Elisabeth (dont nous avons eu connaissance par M. Engel, directeur de mines), permet de préciser. Le mur de la couche grise y a été rencontré à la profondeur de 199,55 et à la cote 41,20 (Annexe A 0 ). D'après cela,

DE LA LORRAINE

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nous sommes autorisé à continuer le synclinal d'Ottange par les courbes 60 et 40, telles qu'elles sont représentées sur notre carte; mais alors la branche occidentale de la courbe 60 vient se terminer en regard de l'altitude 65 environ du côté Sud; de sorte qu'à la frontière même la faille n'existe plus ; ce qui est bien conforme à la réalité. Ce point méritait d'être éclairci pour répondre à la remarque que M. Kohlmann faisait (1898, Stahl und Eisen) à l'occasion du prolongement possible de la faille de Fontoy sur le territoire français. M. Kohlmann faisait observer qu'avec un accident aussi important que la faille de Fontoy, il était tout à fait surprenant que le rejet constaté en Lorraine disparût à la frontière française d'une manière tellement rapide que les géologues français ne pouvaient plus le retrouver sur leur territoire. Nous venons de voir comment la forme synclinale des assises donnait l'explication de cette anomalie apparente. Pour apprécier le rôle de la faille de Fontoy au point de vue de la genèse dos minerais, nous n'avons que les coupes publiées par M. Hoffmann, en 1896, dans Stahl und Eisen. Les sondages XA et YZ, dans la région surélevée, et ZZ, dans la région abaissée, sont à peu près identiques quant aux épaisseurs 5 m ,30 à XA, 4 m ,50 à YZ, 5 m ,25 à ZZ (les renseignements sur les analyses manquent). Il faudrait conclure, d'après cela, qu'au moment de la formation de la couche grise la faille n'était qu'une crevasse sans rejet. L'enrichissement des minerais dans les régions qui avoisinent la faille, tout au moins dans la partie orientale, semble se vérifier dès maintenant dans, les travaux que la Société des Hauls-Fourneaux de Fontoy exécute pour mettre la mine d'Havange en exploitation. Dans la galerie qui traverse la concession de Gtiido pour accéder à