Annales des Mines (1901, série 9, volume 20) [Image 291]

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NOTE SUR L'EXPLOSION D'UN DEPOT DE DYNAMITE

BLESSÉS LÉGÈREMENT.

SITUATION

NATURE DES BLESSURES

AU MOMENT

Danjou Elie Dannel Charles Gallet François

Dans la cage. Contusion de la région lombaire. Id. Contusions légères. Id. Légère écorchurc du bras. Id. Choc nerveux, plaies à la figure, courbature générale. Id. Contusion du genou. Id. Contusions multiples. Tombé de la cage sur l'accrochage où il Choc nerveux. a été retrouvé sans connaissance Ion du sauvetage. Bowette sud à 40 mètres (?) du puits. Plaie contuse du cuir chevelu. Bowette nord à 200 mètres (?) du puiU. Contusion des genoux. Plaie des paupières, contusions de la Voie de Marie Couchant, au-delà et à proximité de la tête du plan. région dorsale. Id. Brûlures légères des chevilles et du dos. Voie de Marie Couchant, au-delà du pli Contusions de la jambe gauche. Pas de traumatisme visible, se plaint de Cheminée de Marie Couchant.

Broutin Louis Pollet Alexandre Philippart François. . . Dupas François

douleurs. Légère contusion du thorax Contusion sacrorochatique, côté droit. Contusion du thorax. Plaie du crâne.

Bodoux Célestin ■Dumont Victor Becart Jean-Baptisle. . . Demone Georges Danglot Célestin Bécart Charles Bertinchampw Emile...

Larivière Alfred Dransart Pierre-André. Gillon Jean-Baptiste. .

Id. Id. Voie de Marie Levant. Id.

]

Les médecins n'ont malheureusement pu donner que des 'indications sommaires sur les causes du décès des I ouvriers tués sur le coup. C'est ainsi que celui qui a examiné Kœssler Joseph et Dannel Adolphe a déclaré les avoir portés comme asphyxiés, parce qu'il n'avait pu trouver sur leurs cadavres de blessures apparentes, tout en croyant probable, a-t-il ajouté, « qu'il y a eu des lésions internes que l'on n'a pu voir sous la couche de charbon qui les recouvrait ». Cette hypothèse est d'autant plus vraisemblable, en ce qui concerne Dannel Adolphe, qui se trouvait dans la cage, que son corps sortait de celle-ci quand elle a été remontée au jour et que, par conséquent, il a dû, pendant le trajet, subir contre le guidage une série de chocs suffisants pour causer sa mort au cas où il eût été simplement évanoui à la suite de l'explosion. Il est évidemment regrettable, au point de vue des enseignements techniques à tirer de l'accident, que les causes de la mort de ces deux ouvriers n'aient pu être plus complètement élucidées et qu'en particulier, si leur décès

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devait bien être attribué à la respiration des gaz produits par l'explosion, on n'ait pas recherché s'il s'agissait d'une simple asphyxie due à l'absence d'oxygène ou, au contraire, d'un empoisonnement dû à l'oxyde de carbone. La même recherche eût d'ailleurs été intéressante sur les cadavres des autres ouvriers morts sur le coup, ainsi que sur les onze survivants des mineurs qui se trouvaient dans la cage et qui sont restés longtemps sur le passage du courant gazeux évacué par la fosse Fénelon, avant d'être, les uns remontés au jour par la cage, le dernier relevé à l'accrochage Nord où il gisait sans connaissance. Les uns et les autres ont, pendant quelques jours après l'explosion, éprouvé des maux de tête et des vomissements. Mais ces symptômes paraissent insuffisants pour qu'il soit permis d'en conclure à un empoisonnement partiel par l'oxyde de carbone. Des autopsies, bien difficiles à ordonner au milieu du désarroi causé par la catastrophe et de l'émotion générale, auraient seules pu élucider la question : elles n'auraient pas été acceptées sans protestations par les familles des victimes, qui n'en auraient pu comprendre l'utilité. De même, en ce qui concerne les effets thermiques de l'explosion, de ce que, parmi les ouvriers qui ont succombé au moment ou à la suite de l'explosion, seuls, Moura Florimond, Descarpentries Joseph, Tison Gustave et Poulain Arthur, relevés vivants encore et morts depuis de leurs blessures, sont indiqués comme atteints de brûlures, il ne faudrait nullement déduire que les cadavres de leurs dix-sept camarades en fussent exempts. Tous, au contraire, étaient plus ou moins carbonisés, et c'est d'ailleurs ce qu'indique la déclaration plus haut rappelée du médecin, qui dit n'avoir pu reconnaître la trace des lésions dont Kœssler Joseph et Dannel Adolphe étaient vraisemblablement atteints « sous la couche de charbon qui les recouvrait ». La raison pour laquelle mention de ces bru-