Annales des Mines (1901, série 9, volume 20) [Image 265]

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SUR UNE NOUVELLE LAMPE DE KLRETÉ A ESSENCE

RAPPORT A LA COMMISSION DU GRISOU

En forçant un peu la teneur en gaz d'éclairage, ce phénomène disparaît pour la teneur de 11 p. 100, l'air extérieur ne contenant plus assez d'oxygène en excès pour produire un mélange explosif avec l'essence de pétrole. Lorsqu'on arrive a cette teneur de 11 p. 100 d'une façon lente et progressive, la combustion à flamme pâle dans l'anneau inférieur se poursuit indéfiniment, avec ' une allure absolument constante, sans que les toiles de cet anneau rougissent d'une façon appréciable. Il va de soi que les tamis supérieurs, dans lesquels ne se produit aucune combustion, restent complètement obscurs. Si l'on passe subitement de l'air pur à cette teneur de 11p. 100, tout s'éteint en quelques secondes (dix secondes environ). Sil'on augmente la teneur au-dessus de 11 p. 100, l'extinction totale se produit immédiatement, qu'on arrive progressivement ou tout d'un coup à cette teneur. Dans l'appareil à mélanges explosifs d'air et de gaz d'éclairage animés de grande vitesse (*), la lampe a donné les résultats suivants. La vitesse du courant, au maximum d'explosivité, a été de9 m ,60 par seconde en amont do la lampe et de 18 m ,20 à hauteur de celle-ci (en raison du rétrécissement de la section libre de la chambre au droit de la lampe). Dans ces conditions, la lampe munie de ses deux tamis s'est éteinte immédiatement, mais la combustion du mélange explosif a continué dans le bas de la lampe, sans que les tamis de la couronne d'entrée d'air aient paru rougir notablement. La lampe a été maintenue dans ce courant pendant vingt minutes et agitée en tous sens, sans qu'il se produise d'explosion au dehors. L'admission du gaz d'éclairage ayant été coupée, la lampe s'est rallumée en donnant, à l'intérieur, une grosse flamme rouge remplissant tout le manchon de verre et provenant tte l'essence distillée par suite de réchauffement du réservoir.

Avec un seul tamis, la lampe a donné les mêmes résultats, mais en s'échauffant davantage, en raison de la circulation plus active des gaz à l'intérieur de la lampe : Le tamis supérieur a rougi assez fortement dans le haut, et l'on a dû couper l'admission du gaz d'éclairage au bout de douze minutes, le manchon de verre, fissuré de toutes parts, menaçant de se disloquer.

(*) Décrit dans les Annales des Mines [loc. cit.) t

4° Expériences de rallumage dans les mélanges explosifs au repos et en vitesse. — Une question, que nos précédentes expériences sur les lampes Guichot à amorces Seippel n'avaient pas élucidée, restait à résoudre pour répondre à toutes les préoccupations que peut suggérer l'emploi de lampes à essence à rallumeur intérieur : celle de savoir si, le rallumeur fonctionnant alors que la lampe est plongée dans une atmosphère grisouteuse inflammable, l'explosion du mélange grisouteux au contact de l'amorce ne peut pas se propager au dehors, comme dans les anciennes expériences de M. Marsaut et de MM. Mallard et Le Châtelier (*) sur les lampes plongées dans des cloches contenant des mélanges explosifs, allumés à l'intérieur de la lampe par une étincelle électrique. Comme le dispositif ordinaire de rallumage de la lampe Wolf ne se prêtait pas aux expériences de rallumage au milieu de mélanges explosifs dans les appareils de la Commission, nous l'avons remplacé par le suivant: un bloc do liège, de la même forme que la boite à amorces B, était placé dans le logement de celle-ci. Il était traversé par deux fils de cuivre isolés électriquement, dépassant un peu la surface supérieure du bloc de liège, revêtue d'une lame de mica supportant les amorces. Les deux fils de cuivre étaient reliés, à l'extérieur de la lampe, aux bornes d'une dynamo à main à courant continu ; leurs (*) Annales des Mines (8 e série, t. III, p. .'Su; 1883,;. Tome XX, 1901.

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