Annales des Mines (1901, série 9, volume 20) [Image 264]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

498

499

SUR UNE NOUVELLE LAMPE DE SURETE A ESSENCE

RAPPORT A LA COMMISSION DU G-RISOU

4) en fer doux, logé dans l'anneau inférieur du cadre de la cuirasse ; ce cliquet est maintenu par un ressort E dans une encoche que présente la bague filetée du réservoir sur lequel se vissel'anneau inférieur du cadre île la cuirasse (la bague du réservoir porte sept encoches semblables équidistantes, en sorte que, la lampe étant fermée, on ne peut dévisser la cuirasse que de 1/7 de tour). L'ouverture ne peut être effectuée qu'en faisant pivoter le cliquet sur son axe en surmontant la résistance du ressort E : c'est ce que produit un fort aimant spécial formé de quatre grands fers à cheval empilés dont les pôles portent des chapes on fer doux (seules figurées dans la fig. 4) venant s'appliquer sur des pièces en fer encastrées dans le cadre de part et d'autre du cliquet.

2° Pouvoir éclairant. — La lampe est alimentée par de l'essence légère de pétrole de densité 0,710 ; son pouvoir éclairant a été trouvé égal à 3/4 de bougie décimale : il |'est pas très supérieur à celui que possèdent de bonnes lampes à huile au début de leur allumage, mais a sur celles-ci l'avantage considérable de rester sensiblement constant, parce que, avec l'essence, les mèches ne charbonnent pas et l'alimentation est toujours la même tant qu'il reste de l'essence dans l'ouate du réservoir.

[fig.

ESSAIS FAITS SUR

LA NOUVELLE LAMPE WOLF.

1° Fermeture magnétique. — Les nombreux essais de toutes sortes que nous avons faits pour mettre cette fermeture en défaut n'ont pu y réussir. Nous n'avons pas pu l'ouvrir, même en affaiblissant considérablement le ressort E, avec les aimants de la plus forte taille qu'on peut se procurer dans le commerce à des prix abordables pour les ouvriers. Les chocs ne peuvent d'ailleurs aider à l'ouverture, parce que le cliquet D a son centre de gravité dans l'axe de son pivot, et que, par suite, on ne peut produire découplé de rotation autour du pivot, quelle que soit la violence des secousses qu'on imprime à la lampe. Dans les anciennes fermetures magnétiques déjà essayées autrefois, le taquet de fermeture était habituellement un cylindre en fer à déplacement longitudinal, et l'on pouvait dès lors, par un choc très violent, produire en général ce déplacement, ce qui n'est pas possible avec la fermeture magnétique Wolf.

3° Essais dans les mélanges explosifs. — La lampe, étant munie de ses deux tamis et de sa cuirasse, a été d'abord placée dans l'appareil de la Commission (*) à mélanges explosifs d'air et de gaz d'éclairage au repos (débit : un litre par seconde dans la chambre d'observation, dont la section est de 1 décimètre carré). En faisant croitre progressivement la teneur en gaz, la flamme s'allonge peu à peu et s'éteint pour la teneur de 9,3 p. 100. En maintenant cette teneur indéfiniment, on observe les faits suivants. Au moment où la flamme propre de la lampe s'éteint, il se produit une zone de combustion à llamme pale, dans l'anneau inférieur à toiles métalliques seulement. Toutes les six secondes en moyenne, d'une façon très régulière, une petite explosion avec flamme brillante se produit à mi-hauteur du manchon de verre; elle provient du mélange d'essence, distillée par le porte-mèche, et de l'atmosphère explosive contenant encore un excès d'oxygène, appelée de l'extérieur à l'intérieur de la lampe, à travers les orifices inférieurs de la cuirasse et la base inférieure des tamis, par le courant de gaz chauds ascendant. Cet appel 'étant assez lent, on conçoit que cette petite explosion locale ne se produise que de loin en loin, à intervalles sensiblement égaux. (*) Décrit dans les Annales des .Mines (9° série, t. 1, p. 48; 1892)