Annales des Mines (1901, série 9, volume 19) [Image 322]

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CONSTRUCTION

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lui imprimeront la direction et la vitesse la plus convenable pour que ce jet exerce son action sur la roue suivante. Chacun de ces systèmes d'organes mobiles et d'organes fixes sera renfermé dans une boîte cylindrique. Les aubes directrices feront partie de bagues ou pièces annulaires qui se logeront dans le cylindre fixe, et qui devront s'adapter très exactement les unes au-dessus des autres. Les turbines auront aussi la forme de bagues, et viendront s'enfiler sur un manchon dépendant de l'axe. Quelques nervures s'encastrant dans des rainures rendront les directrices solidaires avec la boite cylindrique, les turbines solidaires avec l'axe. Les directrices supérieures, qui feront simplement office de canaux injeeteurs, pourront appartenir à une pièce pleine, dans laquelle se logera la fusée ou le tourillon de l'axe, et qui servira à fixer celui-ci. « Après avoir agi sur les turbines dépendant du premier axe, et avoir ainsi perdu une plus ou moins grande partie de son ressort, le fluide exercera son action sur les turbines du second axe, et ainsi de suite. « Comme la vapeur se détendra au fur et à mesure qu'elle parcourra les aubes des roues et des directrices, il faudra que ces aubes offrent des passages de plus en plus larges, et les derniers appareils auront des dimensions plus grandes que les premiers. « Comme dans toutes les machines, plusieurs causes tendront à diminuer l'effet utile de nos appareils, et à le rendre inférieur à l'effet théorique. « Une partie du fluide, s'échappant par les intervalles de jeu qu'il est nécessaire de laisser entre les pièces mobiles et les pièces fixes, n'aura point d'action sur les turbines et ne sera point guidée par les directrices. Il se produira des chocs et des tourbillonnements à l'entrée et à la sortie des aubes. Les frottements, que l'étroitesse

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des canaux rendra considérables, pourront absorber une assez notable partie du travail théorique. « Pour que l'application de nos principes aux machines mues par les fluides élastiques soit suivie de succès, il faudra qu'une très grande précision et un très grand soin soient apportés à la construction et au montage des pièces, que les dimensions et les tracés des aubes et des canaux soient attentivement étudiés. « Il importera que les dents des pignons, qui seront animées de très grandes vitesses, fonctionnent d'une manière très douce, sans chocs et sans secousses ; les engrenages hélicoïdaux, dits de YVhite, seront probablement d'un bon emploi » On peut faire, dans les turbines à vapeur, la même distinction que dans les turbines hydrauliques, relativement au mode de fonctionnement : ou bien le jet fluide, à la sortie du distributeur fixe, possède toute la vitesse qui correspond à la différence des pressions dans la chaudière et dans le condenseur : c'est le cas de la turbine à impulsion; ou bien la vitesse est moindre, et alors la pression à la sortie du distributeur n'est pas encore tombée ii la valeur finale : c'est le cas de la turbine à réaction. La première disposition est réalisée à l'aide d'appareils à couronne mobile unique et à admission partielle, comme la turbine de Laval ; la seconde se voit dans la turbine Parsons, à couronnes multiples et à admission totale. La vitesse de la turbine étant plus grande dans le premier cas, on emploie des engrenages pour la réduire, tandis que, dans le second cas, la commande des appareils est généralement directe. Dans un intéressant rapport sur les turbines à vapeur (Revuede Mécanique, août 1900, p. 167), M. Râteau donne le résultat d'études qu'il a faites sur le fonctionnement des turbines. Outre les lois de l'écoulement de la vapeur, qui ont été déjà mentionnées, M. Râteau a étudié la poussée