Annales des Mines (1900, série 9, volume 17) [Image 323]

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COMMISSION DU GRISOU

parfois 150 kilogrammes, et, dans ces dernières années, nombre d'exploitants ont demandé l'autorisation de remplacer les dynamitières superficielles par des dépôts souterrains, renfermantjusqu'à2.000 kilogrammes d'explosifs. Pour résoudre les multiples questions de sécurité que, soulevaient ces demandes, le Ministre des Travaux publics chargea, le 12 mai 1893,1a Commission du grisou d'étudier les règles les meilleures à suivre pour l'installation des dynamitières souterraines. Après une étude approfondie de la question qu'elle avait confiée à MM. Sarrau et Mallard, la Commission reconnut que les expériences faites jusqu'à ce jour ne pouvaient permettre de se prononcer sur les effets d'une charge de plusieurs centaines de kilogrammes détonant dans les galeries des mines et qu'il était nécessaire d'instituer de nouvelles expériences pour déterminer les règles pratiques demandées. Comme pour les études des explosifs de sûreté, la Commission des substances explosives, après entente entre les Ministères de la Guerre et des Travaux publics, fut chargée, par dépêche du 27 novembre 1893, de poursuivre ces expériences avec la collaboration de trois membres adjoints pris dans la Commission du grisou : M. Mallard (et après sa mort M. Chesneau), M. Ledoux et M. Le Chatelier; commencées au début de 1894, à SevranLivry, ces expériences ont été terminées en 1898. Leurs résultats ont été exposés dans trois rapports présentés à la Commission des substances explosives par M. Vieille (*), M. Biju-Duval(") et M. Le Chatelier ("*) , et dans un rapport présenté à la Commission du grisou par (*) Ann. des Mines, 1897, IX" série, t. XI, p. 89 {Rapport sur les expériences de Blanzy, du 21 décembre 1895). (**) Ibidem, 1898, IX» série, t. XIII, p. 644 (Rapport sur les expériences de Blanzy, du 7 août 1897). (***) Ibidem, 1899, IX' série, t. XV, p. 523 (Rapport sur les expériences faites aux mines de Blanzy, le 6 juillet 1898).

NOTE SUR LES TRAVAUX DE LA COMMISSION

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M. Ledoux (*); nous les résumons brièvement ci-après. Les premières recherches de la Commission ont porté sur les conditions d'établissement des dépôts souterrains en communication avec les travaux et sur les dispositifs d'obturation automatique permettant d'isoler la dynamitière, en cas d'explosion, des galeries voisines. Des expériences effectuées sur une échelle restreinte à Sevran-Livry d'abord avec un canon de fusil, puis avec une pièce d'artillerie de marine, montrèrent que l'on pouvait arrêter au moyen d'un obturateur automatique formé de feuilles de carton et de bois tendre clouées ensemble non seulement les gaz de l'explosion, niais encore les ondes sonores et explosives produites par la détonation de dynamite, faisant explosion au fond d'un tube bouché à une extrémité, et dont l'extrémité ouverte était munie de l'obturateur, contourné par un tube coudé simulant l'entrée de la dynamitière. Mais, pour qu'elles fussent concluantes, il était nécessaire de répéter ces expériences en grand avec une dynamitière installée dans des galeries de mines et contenant un poids d'explosif analogue aux fortes charges à emmagasiner en pratique. Ces expériences ont pu être réalisées grâce à l'initiative du Comité central des houillères de France et au généreux concours de la C ic de Blanzy, qui a bien voulu assumer les charges considérables de ces essais, exécutés sous la direction et le contrôle techniques de la Commission des substances explosives. L'expérience faite le 21 décembre 1895 aux mines de Blanzy, dans une dynamitière souterraine, constituée par une galerie en forme de T contenant 500 kilogrammes de dynamite dans la branche transversale et munie dans la branche d'accès d'un tampon cylindrique de l m ,50 de dia(*) Ibidem, 1897, IX" série, t. XI, p. 517 (Rapport sur les expériences de Blanzy. Etude des conditions d'établissement des dynamitières souterraines).