Annales des Mines (1900, série 9, volume 17) [Image 322]

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COMMISSION

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précautions spéciales donnant une sécurité équivalente à celle des explosifs de sûreté. Dès lors il lui a paru possible de limiter d'une façon générale à 1 kilogramme la charge totale d'un coup de mines en explosif de sûreté, en modifiant en conséquence les conditions de bourrage prescrites par l'arrêté de 1890. Celui-ci admettait un bourrage d'une longueur maximum de 0 m ,50. Cette longueur pouvant devenir insuffisante pour une charge de 1 kilogramme, la Commission a estimé qu'il y avait lieu de supprimer ce maximum et de proportionner toujours la longueur du bourrage à la charge (cette longueur devant être- de 0 m ,20 pour les premiers 100 grammes, avec addition de 0 m ,05 pour chaque centaine de grammes ajoutée en plus). Les conclusions de la Commission ont été présentées dans un rapport de M. Aguillon au Ministre des Travaux publics, qui les a sanctionnées par sa circulaire du 8 décembre 1899 relative à la réglementation des explosifs à employer dans les mines à grisou et dans les mines poussiéreuses à poussières inflammables ; le rapport de M. Aguillon a été inséré aux Annales des Mines(*). 4° Tirage des coups de mines. — La Commission du grisou a eu l'occasion d'expérimenter divers procédés d'allumage des coups de mines qui ont été soumis officieusement ou officiellement à son examen : le plus intéressant est le nouvel allumeur de sûreté système «Davey, Bickford, Smith et C ie », qui a fait l'objet d'un rapport de M. Chesneau inséré aux Annales des Mines (**). Cet allumeur consiste en une capsule amorce spéciale que l'on (*) Rapport fait au nom de la Commission du grisou sur l'emploi des explosifs de sûreté dans les mines à grisou, par L. AGUILLON (Ann. des Mines, 1899, IX" série, t. XVI, p. 551). (**) Sur un nouvel allumeur de sûreté, système Davey, Bickford. Smith et C", — Rapport présenté à la Commission du grisou par E M. G. CHESNEAU (Ann. des Mines, 1898, IX série, t. XIV, p. 567.)

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sertit à l'extrémité de la mèche et qui évacue les gaz de la combustion du fulminate et de la poudre à travers une toile métallique à mailles très fines. Cette capsule détone sous l'action d'un pistolet disposé de manière à pouvoir en retirer la mèche aussitôt après son allumage. Dans aucun des nombreux essais faits soit dans le gaz d'éclairage, soit dans le grisou, le mélange explosif n'a été allumé par le crachement do la mèche. Les progrès réalisés dans ces derniers temps dans l'allumage des coups de mines, soit par l'électricité, soit par allumeurs de sûreté, ont amené la Commission du grisou, à l'occasion de l'enquête précitée de 1898 sur les explosifs de sûreté, à proposer au Ministre la suppression définitive, dans les mines à grisou ou à poussières inflammables, de l'allumage des mèches par l'amadou, le crachement de la mèche à l'air libre au moment de l'allumage étant une des causes les plus fréquentes des inflammations de grisou par les coups de mines : cette suppression a été rendue obligatoire par la circulaire ministérielle du 8 décembre 1899. 5° Etudes sur l'établissement des dynamitières souterraines. — Depuis longtemps, les exploitants de mines ont rencontré de sérieuses difficultés dans l'installation et l'usage des dynamitières à ciel ouvert. La zone de protection des habitations rend leur établissement difficile dans les régions très peuplées; leur surveillance est incommode, et le transport journalier des explosifs du dépôt aux chantiers souterrains présente de grands dangers, surtout en hiver, alors que la dynamite peut geler. On a paré jusqu'à un certain point à ces inconvénients en constituant dans les mines de petits dépôts correspondant à la consommation journalière, puis, peu à peu, à celle de deux ou trois jours. Mais on a fini par trouver insuffisants ces approvisionnements atteignant