Annales des Mines (1900, série 9, volume 17) [Image 316]

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NOTE

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SUR LES TRAVAUX DE LA COMMISSION

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COMMISSION DU GRISOU

Ingénieur des Mines, professeur à cette Ecole du cours d'exploitation. La composition de la Commission du grisou est actuellement (avril 1900) la suivante : M. HATON DE LA GOUPILLIÈRE , Inspecteur général des Mines, membre de l'Institut, Président; M. E. LORIEUX , Inspecteur général des Mines; M. AGUILLON , Inspecteur général des Mines; M. CARNOT , Inspecteur général des Mines, membre de l'Institut ; M. DELAFOND , Inspecteur général des Mines; M. SARRAU , Inspecteur général des Poudres et Salpêtres, membre de l'Institut; M. LEDOUX , Ingénieur en chef des Mines ; M. H. LE CIIATELIER , Ingénieur en chef des Mines; M. CHESNEAU , Ingénieur en chef des Mines, secrétaire; M. TERMIER , Ingénieur en chef des Mines; M. PELLÉ , Ingénieur en chef des Mines. Nous allons résumer ci-après les recherches et travaux divers effectués par la Commission du grisou jusqu'à ce jour, depuis sa reconstitution en 1887 comme Commission spéciale pour l'étude des questions se rattachant à l'emploi des explosifs dans les mines à grisou (') ; ces travaux peuvent être classés en cinq groupes d'après les sujets auxquels ils se rapportent : 1° Explosifs; 2° Eclairage des Mines; 3° Grisoumétrie ; 4° Etudes diverses ; 5° Inventions diverses soumises à la Commission. (*) Les travaux exécutés par la Commission, depuis 1887 jusqu'au 4 février 1891, date de la reconstitution définitive de la Commission du grisou, ont été résumés dans un rapport, en date du 27 novembre 1891, de M. Aguillon, présenté, au nom de la Commission, au Ministre des Travaux publies ; nous lui ferons dans la suite de larges emprunts pour la période qu'il embrasse.

§ I. — EXPLOSIFS. 1° Explosifs de sûreté. — La Commission française de grisou de 1877, après avoir consulté la Commission des substances explosives, avait conclu, dans sa séance du 2 décembre 1880, que, la température d'inflammation du grisou étant de 600° à 700° et aucun explosif ne~possédant une température de détonation inférieure à ce chiffre, il ■était à peu près impossible de trouver un procédé dont •on puisse affirmer qu'il empêche avec certitude le contact de la flamme de l'explosif avec le grisou. Malgré ces conclusions peu encourageantes, la question fut reprise par plusieurs Commissions étrangères, notamment par les Commissions anglaise et prussienne, dont les travaux ont été publiés de 1886 à 1887. La Commission anglaise avait seulement constaté que, sans présenter une sécurité absolue, les explosifs brisants, tels que la dynamite ou le fulmicoton, sont moins dangereux dans le grisou que ne l'est la poudre noire. Les premières conclusions publiées par la Commission prussienne furent beaucoup plus catégoriques; cette Commission déclara on effet que « les explosifs brisants, « tels que la nitroglycérine, le coton poudre, les explo« sifs gélatinés dérivés de ces deux substances, la kiné« tite et la hellofite, amenés à une détonation complète « énergique, n'enflamment ni la poussière de houille, ni « le grisou ». En présence de conclusions aussi nettes (que devaient d'ailleurs démentir les expériences ultérieures, et en particulier celles de la Commission prussienne elle-même), le Ministre des Travaux publics nomma, le 12 février 1887, une Commission chargée de l'étude des questions se rattachant à l'usage des explosifs dans les mines à grisou, dont nous avons fait connaître plus haut la composition.