Annales des Mines (1900, série 9, volume 17) [Image 181]

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L'ATTELAGE

AUTOMATIQUE

DES

VÉHICULES

dépôts américains, où les voies de garage affectent souvent une courbure extrême. Moyens de parer aux inconvénients du déplacement latéral. — Il ne saurait, bien entendu, être question de permettre à ce déplacement de s'effectuer en augmentant le jeu mutuel des coupleurs, puisqu'une pareille modification compromettrait gravement la sécurité de l'attelage. Mais on peut obtenir autrement ce jeu nécessaire, et c'est ce qui a été fait, en le prenant aux dépens de la rigidité du système de traction. On peut tout d'abord donner du jeu à la tige du coupleur dans son guidage. Dès le début, on avait donné à la largeur de l'étrier 1/2 pouce de plus qu'au diamètre de la tige. Cela n'était pas cependant suffisant, puisqu'on a vu se produire les difficultés et les accidents dont nous avons parlé. Aussi la Commission du coupleur a-t-elle récemment recommandé de doubler ce jeu en portant à 6 pouces la largeur de l'étrier. Mais cette solution est insuffisante lorsqu'on a affaire à deux véhicules de dimensions très différentes. C'est, en particulier, le cas des tenders, généralement assez courts, et auxquels viennent s'atteler les longues voitures de voyageurs en usage sur les lignes américaines. Aussi a-t-on pris depuis plusieurs années le parti de munir les tenders de coupleurs spéciaux. Dans ces appareils, le crochet d'attelage est articulé sur le système de traction (souvent réduit à une simple plaque, sans ressort, boulonnée à l'arrière du véhicule). De cette façon la tête du coupleur, tournant tout entière autour d'un axe vertical, est libre de prendre tous les déplacements latéraux nécessités par les passages en courbe.

SUR

LES

CHEMINS

DE

FER

AMÉRICAINS

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Mais, d'autre part, pour limiter au strict nécessaire ces déplacements, qui nuisent à la rigidité de l'attelage, et pour ramener toujours le coupleur à sa position normale dans l'axe du véhicule, on a muni ces appareils de systèmes de rappel, généralement très simples, consistant en ressorts à boudin ou en plans inclinés. Coupleurs à trois tiges. — Ce qu'on avait fait pour les tenders, rien n'empêchait de le répéter pour les wagons. Aussi cette idée ne fut-elle pas longue à germer. De là est né, il y a à peine deux ans, le coupleur à trois tiges (Three Stem coupler), qui constitue actuellement le dernier perfectionnement de l'attelage américain.

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4;WvVV\AM4FIO. 14.

Dans cet appareil, ce que nous avons appelé le corps du coupleur se compose uniquement de la tête A (fig. 14), analogue à celle du coupleur ordinaire, mais élargie par des oreilles latérales B,B. Cette tête est articulée à trois tiges de traction au moyen de chevilles verticales (les tiges latérales s'articulent sur les oreilles dont nous venons de parler). La tige centrale C est réunie par un étrier à un ressort de traction et de choc disposé comme d'habitude. Quant aux deux tiges latérales DD, elles traversent deux ressorts à boudins qui ne travaillent qu'à la traction. Ces ressorts servent en même temps de système de rappel. Ce coupleur a déjà été adapté aux voitures à voyageurs de plusieurs réseaux américains.