Annales des Mines (1900, série 9, volume 17) [Image 66]

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volume d'eau; grossissement de 250 diamètres). Les parties claires sont la cémentite ; les parties sombres, la perlite ou la sorbite. Les deux photographies suivantes appartiennent à la préparation similaire trempée. Les dispositions générales sont toujours les mêmes, seulement la solution solide de première consolidation, au lieu de laisser déposer de la cémentite d'abord, puis le mélange eutectique de cémentite et de ferrite, a donné un mélange de deux constituants, dont il n'a pas encore été parlé dans cette note, l'un dur comme l'acier à outils ordinaire trempé (martensite), l'autre plus doux et assimilable à l'acier-manganèse (austenite). La. fig. 19 est un bon exemple de cristallites octaédriques (angles droits et triangles équilatéraux ; attaque parla teinture d'iode; grossissement de 100 diamètres). La fig. 20 donne les détails à 250 diamètres. b) Aciers. — Les faits qui précèdent nous permettentils de considérer l'octaèdre comme la forme cristalline du fer y ? Pas encore, puisque les squelettes octaédriques trouvés étaient, au moment de leur solidification, non pas du fer Y pur, mais du fer y saturé, à l'état solide, de carbone dissous, sans parler du silicium ni du phosphore. Les aciers contiennent toujours très peu de phosphore, rarement beaucoup de silicium et, si l'on s'en tient aux produits de grande fabrication des aciéries Bessemer et Martin, une proportion de carbone fort insuffisante pour saturer le fer au moment de la solidification. Ils ne se solidifient pas en plusieurs fois, comme les fontes, mais la solidification, surtout pour les gros lingots, demande du temps, et des cristaux pourront se trouver isolés dans la retassure par le retrait de la partie restée liquide la dernière. En fait, de tels cristaux ont été souvent rencontrés,

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notamment par MM. Tschernoff (*), Gautier ("),

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tens (***), Fulton. Les cristaux de M. Gautier proviennent de la masselotte refroidie en sable d'un moulage d'acier renfermant au plus 1 ,3 p. 100 de matières étrangères en tout; ils n'avaient pas de faces planes et ne possédaient que des arêtes d'octaèdres, beaucoup plus aigus, à première vue, que l'octaèdre régulier; mais ces déformations n'empêchent pas qu'on puisse les attribuer probablement au système cubique. Je dois à l'obligeance de M. Valton un bel échantillon de même origine que celui de M. Gautier. La fig. 21, Pl. II, est celle d'un des principaux cristaux au grossissement de 6 à 7 diamètres ; la structure en est exactement la même que celle des cristaux de fonte décrits ci-dessus. M. le Prof. Howe donne aussi, dans son Traité de la métallurgie de V acier, la reproduction d'un remarquable spécimen, qui lui a été remis par M. Fulton (****). Mais la plus belle collection connue est probablement celle de M. le Prof. Tschernoff. Une admirable pièce est représentée en frontispice par le Metallographist de janvier 1899, et la fig. 22, PL II, en est une réduction au quart environ de grandeur naturelle. On dirait un cristal d'alun. Tous les cristaux d'acier sont d'ailleurs formés, quelles que soient leurs dimensions et leur perfection, comme ceux de la fonte, par des ramifications successives paral(*) Conférence faite, le 2 décembre 1878, à la Société Imp. russe de Technologie, et traduite par le Bulletin de la Soc. de l'Industrie minérale, 2' série, t. IX, 1" livraison de 1880, fi<j. 7 à 11, 14, 15, 27 et 28 de la Pl. I du tirage à part. (**) Bull- de la Soc. minéralogique , t. II, p. 210 ; 1879. (***) Stahl \ind Eisen, 1887, 4 e livraison ; et Bull, de la Soc. d'Encouragement, 4" série, t. VII, p. 506 (août 1892), fig. 15 et 16 de la Pl. LXXYII1. (****) Melallurgy of Steel, p. US, fig. 25. New-York, 1890.