Annales des Mines (1900, série 9, volume 17) [Image 63]

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SUR LA CRISTALLOGRAPHIE DU FER

mètre du point d'incidence de la pyramide principale à laquelle ils sont attachés ; et, comme les diamètres diminuent successivement, les pyramides du bas sont plus grosses et plus longues, celles d'en haut plus courtes et plus déliées, y ayant une juste proportion entre le diamètre de la base et la longueur de la colonne. Los quatre pyramides opposées crùcialemént sont en tout égales entre elles, et successivement viennent aboutir, par gradations de distances, de longueur et de grosseur, sur une ligne supposée droite et oblique au haut de la pyramide centrale, dont la pointe très aiguë est un point de mire, d'où s'apperçoivent toutes les pointes des pyramides inférieures, ce qui constitue chaque crystal de fonte, groupé régulièrement. Les petites grottes où se sont formés des amas de ces crystaux offrent à l'œil, armé d'une loupe, le spectacle d'une petite forêt métallique, composée d'arbres à branches quaternes opposées. Chaque pyramide est composée d'une suite de rhombes dont les côtés sont inclinés, ce qui donne une surface plus large qui s'applique sur la plus petite du rhombe qui le supporte ; ainsi de suite. » (Fig. 1 à 4, Pl. I, reproduction des fig. 11, 12, 13, 14, Pl. II de l'original.) Dans un autre mémoire Sur des Crystabilisations métalliques, pyriteuses et vitreuses artificielles formées par le moyen du feu, mémoire dont le seul titre montre, dans l'auteur, un précurseur des minéralogistes synthétistes, Grignon signale des cristallisations de fonte de fer plus parfaites que les premières (p. 476). « C'est, dit-il, un morceau qui s'est trouvé niché dans une masse de fonte et de laitier, qui est ïfiâtpe en fusion pendant plusieurs jours, et dont le reiron|^sement a été prolongé pendant plus de quinze dans mon fourneau, en sorte que les substances environnantes ont eu le temps de faire leur retraite, et les molécules de la fonte, celui de prendre leur forme crystalline régulièr^^e morceau est irrégulier

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dans son ensemble... La partie du milieu s'élève comme une crête percée à jour; elle est formée d'une multitude de crystaux de fonte de fer. Chaque crystal est composé de plusieurs autres, groupés régulièrement. Le premier élément est un rhombe qui est surmonté en ligne perpendiculaire d'autres rhombes articulés, qui vont toujours en décroissant, jusqu'à former une pyramide à hase rhomboïdale. Sur les quatre côtés de cette pyramide principale et centrale, sont implantées à angle droit, depuis la base jusqu'au sommet, d'autres pyramides de même formo et qui décroissent en longueur et grosseur, selon le rang qu'elles y occupent ; en sorte que la coupe d'un crystal composé est une étoile quadrangulaire et, dans le profil de son élévation, il présente des arbrisseaux ressemblant à de petits sapins à. branches quaternes opposées. Quelquesuns de ces crystaux sont surcomposés à l'infini, c'est-àdire que ce sont des groupes de crystaux réguliers et complets implantés sur des pyramides latérales du premier crystal. Ces crystaux sont tous absolument semblables ; ils sont réguliers dans toutes leurs parties ; et, s'il y en a qui diffèrent entre eux, ce n'est que par leur volume; ils sont donc parfaits » [fig. 5 à 7, Pl. I, reproduction des fig. 1A, B, C, D, Pl. XIII de l'original). Le laiton donne des cristaux semblables [fig. 8 à 11, Pl. I; reproduction des fig. T, V, X, Y, Pl. XIII de l'original). Buffon a^te, lui aussi, maître de forges; et ses œuvres complètes comprennent des mémoires sur la métallurgie qui n'en sont pas la partie la moins intéressante. En collaboration avec Guyton de Morveau, il a institué une expérience pour faire cristalliser la fonte de fer ; « cet essai, dit-il (*), a été fait dans un très grand creuset de

(*) Œuvres complètes. Verdière et Lagrange, 1826, t. VIII, p. 247 et suiv. (Théorie de la terre ; Histoire naturelle des Minéraux ; du fer).